L’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, a animé, jeudi 27 août 2020, une conférence de presse relative à la situation sociopolitique délétère qui prévaut dans le pays à quelque deux mois de la tenue du scrutin présidentiel.
Simone Gbagbo accuse: « Ouattara a de nouveau précipité la Côte d’Ivoire dans une zone de turbulence »
«Les Ivoiriens manifestent les mains nues et on leur oppose une force brutale. Je ne peux pas me taire », a déclaré d’un ton ferme Mme Simone Gbagbo, deuxième vice-présidente du FPI, jeudi 27 août 2020, lors de la conférence de presse qu’elle a animée à sa résidence de Cocody Riviera-Golf. L’ancienne Première dame qui se prononçait sur la situation sociopolitique qui prévaut depuis l’annonce du président Ouattara de rempiler pour un troisième mandat présidentiel, n’y est pas allée de main morte pour assener ses vérités au régime en place.
« Il (Alassane Ouattara) a de nouveau précipité la Côte d’Ivoire dans une zone de turbulence. Son refus de respecter les dispositions des articles 183 et 55, a provoqué une vague de remous sociaux sur l’ensemble du territoire national et qui est en train de conduire notre pays vers le chaos», a dénoncé l’épouse de Laurent Gbagbo, précisant que ni « les répressions ni aucune autre intimidation » ne sauraient faire fléchir l’opposition dans son combat contre cette « violation flagrante » de la loi fondamentale ivoirienne que constitue la candidature du président Ouattara.
«Nous ne céderons à aucune intimidation ni répression », a-t-elle prévenu, en réponse au discours du chef de l’Etat sortant, le 22 août. Lors de son investiture à la candidature du RHDP pour le scrutin présidentiel, Alassane Ouattara avait mis en garde l’opposition contre toute manifestation violente. « Ceux qui veulent s’aventurer dans la violence me trouveront sur le chemin », avait-il prévenu.
La Côte d’Ivoire, faut-il le rappeler, a replongé dans un nouveau cycle de violence depuis l’annonce du président Ouattara, le 06 août dernier de candidater au scrutin présidentiel du 31 octobre prochain. Une candidature perçue par l’opposition et une partie de la société civile comme une violation de la Constitution qui limite à deux le nombre des mandats. Les manifestations de contestation qui s’en sont suivies, révèle Mme Gbagbo, ont fait au moins 23 morts, des centaines de blessés et plus d’une soixantaine d’arrestations dont celles de responsables politiques et de la société civile.