La tension politique s’intensifie de plus en plus en Côte d’Ivoire. La tournure que prennent les manifestations dans la ville de Bonoua, au sud d’Abidjan, a poussé les autorités préfectorales à décréter un couvre-feu, en plus de l’impressionnant déploiement sécuritaire.
Bonoua, un couvre-feu pour éviter un affrontement intercommunautaire
Jeudi 13 août 2020, un manifestant est tué, le commissaire est lynché par la foule et le commissariat est pillé, mis à sac avant d’être incendié. C’était lors de la marche éclatée des jeunes de l’opposition et de la société civile à travers la Côte d’Ivoire.
L’on croyait cette tournure épicée des évènements totalement isolée et circonscrite à Bonoua, que la marche annoncée par les femmes de l’opposition vient remettre les couverts dans cette ville naguère paisible.
La ville est encore prise d’assaut par les manifestants. Mais les manifestations de rue étant interdites par le gouvernement, les forces de l’ordre ont été déployées en grand nombre dans cette localité située dans le département de Grand-Bassam.
L’on pouvait d’ailleurs apercevoir un char de combat parader dans la ville, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Des cars de la plus grande compagnie de transport de Bonoua ont été incendiés.
Bien d’autres commerces de la ville ont également été passés au feu. La tension était aussi perceptible entre les communautés Abouré (autochtones) et Malinké (allogènes).
Pour donc éviter que la ville ne sombre davantage, et surtout considérant la nécessité du rétablissement et du maintien de l’ordre public, le préfet par intérim de Grand-Bassam, Coulibaly N. Magloire, a « institué un couvre-feu de 20 heures à 5 heures du matin, à compter du vendredi 21 août 2020 au jeudi 27 août 2020 inclus ».
Cette mesure est reconductible en cas de besoin. Certaines corporations ont toutefois été exemptées de cette mesure préfectorale afin de leur permettre d’accomplir leur mission de service public.