Empêchées de marcher à Abidjan, ce vendredi 21 août, les femmes de l’opposition ont crié leur indignation. Marie Odette Lorougnon a d’ailleurs évoqué des « plans d’arrestation, des plans d’assassinat » contre elle et ses camarades marcheuses.
Abidjan étouffée, Marie Odette Lorougnon mobilise les femmes de l’intérieur
Les femmes de l’opposition ont annoncé une marche, ce vendredi sur le siège de la Commission électorale indépendante (CEI) pour non seulement protester contre la candidature d’Alassane Ouattara à un 3e mandat, mais aussi pour réclamer la réhabilitation des noms de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé sur la liste électorale.
Mais eu égard à l’arrêté interdisant les manifestations de rue, un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé dans la ville d’Abidjan pour empêcher cette marche de se tenir. Les agents des forces de l’ordre n’y sont en effet pas allés de main morte pour faire respecter cette mesure d’interdiction. L’on apprend d’ailleurs que de nombreuses femmes ont été arrêtées, et plusieurs autres blessées.
Marie-Odette Lorougnon, leader des femmes de l’opposition a donc animé une conférence de presse pour exposer toute la pression que ses camarades et elles ont subie lors de leurs manifestations.
« Nous avons eu de toute la nuit des menaces d’arrestation, des plans d’arrestation, des plans d’assassinat, où des chambres ont été faites pour être mises dedans. Et quand tu sors de là, tu croises la mort. Tu n’as plus droit à la vie. »
Rappelant au président Alassane Ouattara les règles du jeu démocratique, la vice-présidente de EDS chargée de l’encadrement des femmes, a promis de poursuivre la mobilisation contre sa candidature.
« Abidjan n’a pas pu marcher. Elles sont venues, mais nous n’avons pas pu faire la marche que nous voulons. Mais nous avons demandé à toutes celles qui sont venues de l’intérieur de replier et de continuer les manifestations éclatées que nous avons demandées. Ces manifestations sont en cours sur le terrain. »
Évoquant la marche avortée d’Abidjan, l’ancienne Députée d’Attécoubé explique : « C’était toute l’armée de Côte d’Ivoire. Il y avait des militaires, il y avait la gendarmerie, il y avait la police. Vous avez vu leur armada ? Des chars de guerre qui ont été déployés… Monsieur Ouattara a déclaré la guerre à de simples femmes. »
Notons que les femmes entendent poursuivre leurs manifestations contre le 3e mandat du Président Alassane Ouattara, qui sera pourtant investi en tant que candidat du RHDP, ce samedi 22 août 2020, à Abidjan où près de 100 000 militants houphouëtistes sont attendus.