EDS (Ensemble pour la démocratie et la souveraineté), plate-forme politique proche de Laurent Gbagbo, s’est prononcée sur la situation sociopolitique qui prévaut au Mali voisin, après la mutinerie qui a emporté le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK. Dans la déclaration ci-dessous, EDS s’insurge contre la batterie de sanctions économiques que la CEDEAO a prises contre la junte militaire.
« EDS condamne et s’insurge avec force contre les mesures d’embargo économique prises par la CEDEAO »
1. La Plate-forme politique Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) dont le référent est le président Laurent Gbagbo, a suivi depuis quelques années, avec une profonde amertume, la dégradation de la situation sociopolitique et sécuritaire au Mali, notamment la montée du djihadisme, les conflits intercommunautaires et les nombreuses tueries occasionnées par des groupes armés.
2. Le mardi 18 aout 2020, les derniers développements de l’actualité malienne ont conduit à une mutinerie de soldats qui ont procédé à l’arrestation du président Ibrahim Boubacar Kéita et de son Premier Ministre.
3. EDS demande aux nouvelles autorités maliennes de libérer le président Ibrahim Boubacar Kéita, le premier ministre Boubou Cissé et tous les officiels, civils et militaires, afin de leur permettre de regagner leurs familles respectives en toute sécurité. Il demande également que les autorités maliennes mettent tout en œuvre pour retrouver et libérer le chef de l’opposition, M. Soumaila Cissé, retenu en otage depuis plusieurs mois par des groupes armés.
4. Au regard du contexte difficile que vit le peuple malien, EDS marque son étonnement que la CEDEAO, au lieu de privilégier le dialogue et la discussion pour la résolution des problèmes, préfère des mesures d’embargo pour priver les populations maliennes du nécessaire vital.
5. EDS, qui se souvient que le peuple de Côte d’Ivoire a gravement souffert de ces mesures d’embargo qui s’étaient même étendues jusqu’aux médicaments en 2010-2011, faisant ainsi des centaines de morts, ne peut suivre la CEDEAO dans cette voie qui consiste à asphyxier le peuple frère du Mali en pleine période de la pandémie de la maladie à Corona virus.
6. EDS condamne et s’insurge avec force contre les mesures d’embargo économique prises par la CEDEAO et rapidement relayées par les autorités ivoiriennes qui ont instruit les banques et tous les établissements financiers aux fins de « suspendre toute relation économique et financière, tout flux financier en direction du territoire malien jusqu’à nouvel ordre ».
7. EDS note qu’au vu de la forte communauté malienne vivant sur le territoire ivoirien et dont dépendent, sans aucun doute, leurs parents restés au pays, il apparait inhumain et injuste de prendre de telles décisions contre une population déjà éprouvée depuis des années par la crise sociopolitique et sécuritaire.
8. EDS se tient aux côtés du peuple souverain du Mali qui a droit à la liberté et à la vie. 9. EDS appelle toutes les parties prenantes à la retenue, au dialogue et à l’humanisme pour la résolution des problèmes au Mali.
Fait à Abidjan, le 20 aout 2020
Pour EDS
Le Président
Pr Georges Armand Ouégnin