Après avoir harcelé IBK jusqu’à sa chute, Mahmoud Dicko dit avoir accompli sa mission. L’Imam de Bamako retourne donc à sa mosquée pour se consacrer à ses prières liturgiques et à ses sourates.
L’Imam Mahmoud Dicko s’est payé la tête d’IBK
Mahmoud Dicko a tiré sur la corde avec Ibrahim Boubacar Kéita jusqu’à obtenir sa chute du pouvoir, le 18 août dernier. Le guide religieux, à la tête du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), a en effet conduit de nombreuses manifestations de rue quasi-hebdomadaires pour exiger la démission du locataire du Koulouba. En dépit des nombreuses discussions entre pouvoir et opposition, sous l’égide de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Imam est resté droit dans ses bottes.
Lors du dernier passage de l’organisation sous-régionale ouest-africaine, Mahmoud Dicko avait été formel : « Je préfère mourir martyr que de mourir traite. Les jeunes gens qui ont perdu leur vie ne l’ont pas perdu pour rien. Et si ce qu’on nous a dit, c’est pour ça qu’on nous a réunis, je crois que rien n’a été fait pour le moment. » Cette intransigeance s’est traduit par la poursuite des manifestations anti IBK.
La suite, on la connaît. Une mutinerie a éclaté à la garnison de Kati et débouché sur l’arrestation du Président Boubacar Kéita et de plusieurs de ses collaborateurs. Il finira par démissionner sous la contrainte des militaires. Après ce changement à la tête du pouvoir malien, l’Imam Dicko a eu une rencontre avec les putschistes, au terme de laquelle il a déclaré : « J’ai accompli ma mission, je retourne à ma mosquée. »
Notons qu’en dépit des condamnations qui pleuvent à travers le monde sur le coup d’État perpétré à Bamako, la junte militaire a installé le Comité national de salut du peuple (CNSP) pour diriger la transition devant conduire à l’installation de nouvelles institutions.