Au Mali, Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK n’est plus président. Tard dans la nuit du mardi, le désormais ex-chef d’Etat interpellé plus tôt dans la journée par des militaires mutins a annoncé sa démission sur les antennes de la télévision nationale.
IBK démissionne de la présidence du Mali
Réélu président du Mali en 2018, Ibrahim Boubacar Kéita, IBK comme on l’appelle au Mali n’ira pas au bout de son mandat. Le chef d’Etat a annoncé tard dans la nuit mardi, sa démission de ses fonctions de président de la République du Mali.
« Je voudrais à ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années et la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment », a déclaré IBK dans son adresse.
Cache-nez porté, voix grave, le désormais ex-locataire du palais de Koulouba a évoqué la crise politique qui secoue son pays depuis plusieurs mois ainsi que l’intervention de l’armée.
« Si aujourd’hui il a plu à certains éléments de nos forces armées de conclure que cela devait se terminer par leur intervention, ai-je réellement le choix ? M’y soumettre, car je ne souhaite qu’aucun sang ne soit versé pour mon maintien aux affaires », a ajouté celui qui a été Premier ministre du Mali entre 1994 et 2000.
L’Assemblée nationale et le gouvernement du Mali dissouts
Arrêté en fin d’après-midi mardi par des militaires venus du camp de Kati, IBK a été conduit avec son Premier ministre dans ladite base militaire située à 15 km de Bamako, capitale du Mali. Le dirigeant a précisé dans son annonce que sa démission mettait également fin aux fonctions du gouvernement et de l’Assemblée nationale dont il a proclamé la dissolution.
En dépit des condamnations de la communauté internationale qui a multiplié les appels au maintien au pouvoir du président Kéita, le Mali connait donc un autre changement de régime forcé après le putsch mené par le capitaine Sanogo en 2012 qui avait abouti à la chute du président Amadou Toumani Touré. Les tombeurs d’IBK, faut-t-il le souligner, ont exprimé leur volonté de mettre en place une transition conduite par des civils.