La marche de l’opposition du jeudi 13 août dernier a été émaillée de violences. Amnesty International, dans un rapport dont Afrique-sur7 a reçu copie, a révélé que des hommes armés de machettes, en complicité avec des forces de l’ordre, se sont attaqués aux manifestants.
« La police autorise des hommes armés de machettes à attaquer les marcheurs », selon Amnesty International
Le rapport d’Amnesty International publié, ce mardi 18 août, à propos de la répression de la marche de l’opposition et de la société civile ivoiriennes, met à nu une grosse violation des droits de l’homme. L’ONG fait remarquer que lors des manifestations contre la candidature d’Alassane Ouattara à un 3e mandat, un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé pour empêcher ces manifestations éclatées, du reste non autorisées par le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation.
Des hommes armés de machettes, de gourdins et autres objets contondants ont en effet été transportés dans des minicars, communément appelés gbaka, des fourgonnettes et des motos, et se sont lancés à la poursuite des manifestants. Et ce, après quelques échanges avec les forces de l’ordre. Amnesty International relève d’ailleurs une certaine complicité entre le groupe d’hommes armés de machette et les policiers. Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, l’on aperçoit un mini car de couleur verte arriver en trombe sur les lieux des manifestations et duquel sont descendus de nombreux jeunes armés de machette et de bois, qui se sont aussitôt lancés à la poursuite des marcheurs.
« L’apparente collaboration de la police avec des groupes d’hommes armés, qui ne sont ni formés ni responsables pour gérer les manifestations, est extrêmement préoccupante. Cela représente une recrudescence alarmante de l’utilisation d’agents non officiels de « maintien de l’ordre » en Côte d’Ivoire, où nous avons déjà documenté de multiples violations des droits humains commises par des hommes armés en civil », déplore Samira Daoud, directrice d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Aussi, la militante des droits humains appelle-t-elle les « autorités ivoiriennes à empêcher immédiatement ces groupes armés d’hommes de commettre de nouveaux crimes ». Elle les exhorte par ailleurs à mener « une enquête approfondie, efficace et impartiale sur les allégations de violations des droits de l’homme commises par ces hommes, ainsi que sur la complicité apparente de la police » afin que ceux-ci soient traduits en justice pour répondre de leurs responsabilités.
Dans son rapport, Amnesty International demande également aux autorités ivoiriennes de « libérer toute personne arrêtée uniquement pour avoir exprimé ses opinions politiques ou pour avoir organisé et participé à des manifestations pacifiques ».
Notons que depuis l’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara pour le scrutin du 31 octobre prochain, l’opposition ne cesse de dénoncer un « viol de la Constitution » pour un 3e mandat. Alors que les proches du pouvoir RHDP indiquent qu’il s’agit plutôt du premier mandat de la 3e République.