L’opposition ivoirienne manifeste ces derniers temps à travers le pays contre la candidature d’Alassane Ouattara. Mais le président ivoirien, pour qui cette candidature est totalement légale, est monté au créneau pour asséner ses vérités à ses adversaires.
Alassane Ouattara à l’opposition : « Qui d’autre connaît mieux cette Constitution que moi ? »
Répondant à l’appel de ses militants, Alassane Ouattara a accepté de briguer un nouveau mandat, à la suite du décès d’Amadou Gon Coulibaly, son dauphin désigné. Cette candidature ne trouve cependant pas l’assentiment de l’opposition politique et de la société civile, qui ne cessent de manifester bruyamment à travers les villes ivoiriennes, et même dans l’Hexagone, pour dénoncer le « viol de la Constitution ».
Recevant, le lundi 17 août 2020, une délégation des régions du Sud-Comoé, de l’Agneby Tiassa, des Grands Ponts, de La Mé, de l’Indenier Djuablin, du Moronou, du Lôh-Djiboua, du Gbôklê, de San-Pedro et du District d’Abidjan, le chef de l’État, visiblement agacé par ces tensions et ces débats autour de sa candidature, a décidé de couper court. « Je ne rentre pas dans ce faux débat de la Constitution », a-t-il lancé, avant d’interroger : « Qui d’autre connaît mieux cette Constitution que moi ? » « C’est bien moi qui ait soumis cette Constitution au vote pour la Troisième République. Alors qui peut se targuer de dire qu’il connaît mieux cette Constitution que moi ? » a martelé le Chef de l’Exécutif ivoirien.
Pour le président Alassane Ouattara, qui avait annoncé sa volonté de passer la main à une nouvelle génération, son rétropédalage relève d’un véritable « sacrifice ». Car, explique-t-il : « C’est vrai que j’ai mon aura, mais qui suis-je pour refuser l’appel de mes concitoyens ? » Avant d’ajouter : « Si les uns et les autres savaient combien d’années, il m’a fallu pour préparer Amadou Gon. On ne peut pas préparer un successeur en quatre (4) semaines ou en deux (2) ou trois (3) mois. »
Le Président de la République a par ailleurs lancé cet appel à l’opposition : « On n’a pas besoin de jeter les Ivoiriens dans les rues et les amener à détruire les biens des uns et des autres. » Croyant qu’il est, ADO croit en la force et la fatalité du destin. Voilà pourquoi il appelle à l’apaisement pour que le peuple ivoirien décide, au soir du 31 octobre 2020, de celui à qui il confiera le fauteuil présidentiel pour les cinq prochaines années.