Moïse Lida Kouassi est enfin sorti de son silence, sur la question de la candidature du président Alassane Ouattara à un troisième mandat présidentiel. Dans une déclaration, l’ancien ministre de la Défense sous Laurent Gbagbo, appelle à faire bloc contre cette candidature « anticonstitutionnelle».
Lida Kouassi: « La lutte pour le respect de notre loi fondamentale s’impose à nous! »
Le président Alassane Ouattara a annoncé le 6 août dernier, veille de la commémoration du 60è anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, sa décision de candidater au scrutin présidentiel du 31 octobre 2020. Il répondait ainsi favorablement aux appels incessants de la haute direction de son parti, le RHDP, l’exhortant à prendre la relève du défunt candidat désigné Amadou Gon Coulibaly.
«Face à ce cas de force majeure (que constituerait le décès de son candidat Amadou Gon Coulibaly, et par devoir citoyen, j’ai décidé de répondre favorablement à l’appel de mes concitoyens me demandant d’être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Je suis donc candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 », a-t-il déclaré. Ce retropédalage du président du RHDP qui, le 5 mars 2020 à Yamoussoukro, avait déclaré se retirer de la course à la présidence de la République, suscite quelques manifestations d’opposants qui voient en cette candidature, une violation flagrante de la constitution qui limite à deux le nombre de mandats.
« La Côte d’Ivoire n’en finit pas d’étonner le monde. Dans ce pays, il y a aujourd’hui : des enfants en conflit avec la loi ; des ministres en conflit avec la loi ; des Présidents en conflit avec la loi ; bref tout un régime en conflit avec la loi », se désole Moïse Lida Kouassi. Qui prévient: «Nous n’avons donc pas le choix. La lutte pour le respect de notre loi fondamentale s’impose à nous ! ».
L’annonce de la candidature du président Alassane Ouattara donne de voir depuis quelques jours des mouvements de contestation à Abidjan ainsi que dans plusieurs villes de l’intérieur du pays. À ce jour, ces manifestations ont fait 05 morts, une centaine de blessés et plusieurs arrestations dont des leaders de la société civile et de l’opposition.