Cissé Ibrahima Bacongo, membre du comité de rédaction de la Constitution ivoirienne de novembre 2016, a enfin brisé le silence sur la question de l’éligibilité ou non du président Alassane Ouattara au scrutin présidentiel du 31 octobre 2020.
Affaire 3è mandat : Voici la position que défend Cissé Bacongo
Jeudi 13 août 2020, en compagnie d’autres cadres du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) dont l’ancien ministre Adama Bictogo, Cissé Ibrahima Bacongo est revenu sur l’épineuse question de l’éligibilité du président Alassane Ouattara au scrutin présidentiel du 31 octobre 2020.
L’ex-ministre de l’Enseignement supérieur a réitéré la position qu’il a défendue en 2016, selon laquelle le Président Alassane Ouattara ne peut pas prétendre briguer un troisième mandat présidentiel.
« La question a été posée par Affi N’Guessan et feu Atteby Williams. Et nous avons répondu que le président en exercice ne peut pas faire un troisième mandat. Mais bien évidemment, ni sur la constitution de la deuxième République ni sur celle de la troisième, il n’y a pas de possibilité de faire un troisième mandat », a clarifié le Conseiller juridique du président Alassane Ouattara.
Cissé Bacongo a toutefois précisé que c’est au juge constitutionnel qu’il revient la tâche de trancher de l’éligibilité ou non d’un candidat à l’élection présidentielle. « En droit, les débats se mènent exactement de la même façon qu’en physique ou en mathématiques (…) Mais à la différence des autres, en droit il y a un juge qui tranche. Et ce juge, c’est le juge constitutionnel », a-t-il avancé.
Selon le RHDP (parti au pouvoir ), la nouvelle Constitution de 2016 induit une remise à zéro des compteurs. En conséquence, le chef de l’Etat sortant peut aisément se porter candidat non pas à un troisième mandat, mais plutôt à son premier mandat de la troisième République.
Et c’est justement cette interprétation de la loi fondamentale qui est rejetée par l’opposition qui estime que rien n’autorise Alassane Ouattara à prétendre à une autre mandat, surtout que la nouvelle Constitution n’a pas abrogé l’article qui limite à deux le nombre des mandats présidentiels.