L’opposition ivoirienne a maintenu vaille que vaille sa manifestation contre un 3e mandat d’Alassane Ouattara, ce jeudi 13 août, en dépit de l’interdiction des autorités ivoiriennes. Les forces de l’ordre, déployées en grand nombre, n’y sont également pas allées de main morte pour réprimer ces marches éclatées.
Manifestation anti 3e mandat : C’était chaud dans plusieurs communes
6 août 2020, Alassane Ouattara déclare sa candidature à l’élection présidentielle de 2020 à la suite du brusque décès d’Amadou Gon Coulibaly, son dauphin désigné au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
L’opposition ivoirienne et la société civile ont en effet lancé un mot à leurs militants et autres sympathisants pour descendre dans la rue, sur toute l’étendue du territoire national, pour protester contre ce 3e mandat que veut briguer le président ivoirien, car le jugeant anticonstitutionnel.
Le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation a cependant pris un arrêté, mercredi. « À ce jour, les services administratifs compétents n’ont fait l’objet d’aucune saisine de la part de formations politiques ou d’organisations de la société civile », a déclaré le ministre Sidiki Diakité, avant d’ajouter :
« Par conséquent, le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation informe les organisateurs des manifestations projetées ce jeudi 13 août 2020 que celles-ci, n’ayant pas respecté les procédures appropriées, ne sont pas autorisées. »
Et comme il fallait s’y attendre, ces manifestants proches de l’opposition sont effectivement descendus dans la rue, ce jeudi, à travers plusieurs villes et communes ivoiriennes. Bonoua, Fresco, Bangolo, Sikensi, Oumé, Divo et bien d’autres villes ivoiriennes, sans oublier les communes de Cocody, Yopougon, Abobo, Koumassi à Abidjan, ont toutes été prises d’assaut par ces manifestants anti 3e mandat. L’impressionnant déploiement des forces de l’ordre n’ayant nullement fait reculer ces opposants.
Au moins cinq personnes tuées dont deux à Bonoua, le commissariat de police de Bonoua, à 50 kilomètres au sud d’Abidjan, incendié, des routes barricadées, avec des pneus brulés en pleine chaussée, la circulation et des commerces paralysés dans certaines communes, au moins 14 personnes arrêtées. Tel était le bilan provisoire à mi-journée de ces manifestations contre le 3e mandat du Président Ouattara.
Notons que la veille, Daoukro, ville natale d’Henri Konan Bédié, président du PDCI et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2020, était également en ébullition. Au moins trois personnes tuées, de nombreux blessés et d’importants dégâts matériels ont été enregistrés.