Aimée Zébéyoux a échangé mercredi 5 août avec les organisations de la société civile autour du thème « Droits de l’homme et élection ». La secrétaire d’État auprès du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, chargée des Droits de l’homme n’a pas caché ses inquiétudes à trois mois de la présidentielle ivoirienne.
Élection, Aimée Zébéyoux craint des violations des Droits l’Homme
En Côte d’Ivoire, le successeur d’Alassane Ouattara sera connu à l’issue de la présidentielle du 31 octobre. Le pays a connu une violente crise postélectorale au lendemain du second tour de l’élection de 2010. Selon le bilan officiel, 3 000 personnes ont perdu la vie dans le conflit armé qui a opposé les forces d’Alassane Ouattara à celles restées fidèles à Laurent Gbagbo. Dix ans plus tard, le pays se prépare à affronter une autre échéance électorale. Bien évidemment, le douloureux souvenir de la récente crise hante encore les esprits.
Au cours d’un échange avec les organisations de la société civile, mercredi 5 août 2020, Aimée Zébéyoux a exprimé ses craintes à l’approche de la présidentielle. La secrétaire d’Etat chargée des Droits de l’homme a indiqué qu’en temps normal, les « élections, en tant que mode de désignation par voie de suffrages d’un candidat à un poste ou à une fonction, sont un élément central de la démocratie ». Ainsi elles devraient permettre une pacifique transmission du pouvoir.
« Malheureusement, il est à déplorer qu’elles sont assez souvent marquées par des actes de violences et de violations des Droits de l’Homme aux conséquences extrêmement graves. Les dernières élections régionales et municipales ont été émaillées de quelques incidents. Ces évènements malheureux peuvent laisser craindre que les élections présidentielles, revêtant un intérêt national, soient une fois de plus l’occasion de violences et de violations des Droits de l’Homme », a déclaré la secrétaire d’État, dont les propos sont repris par africanewsquick.net.
Aimée Zébéyoux a souhaité que les Ivoiriens ôtent de leur esprit la crise postélectorale de 2010-2011. Elle a reconnu qu’il « apparait plus que primordial d’anticiper par tous les moyens sur les conflits susceptibles d’entacher ces élections afin de préserver les avancées enregistrées sur le front du développement et de la cohésion sociale ». Il faut noter que jeudi 6 août 2020, des partisans de Laurent Gbagbo, qui manifestaient devant le siège de la Commission électorale indépendance (CEI) contre l’absence de leur leader sur la liste électorale provisoire, ont été dispersés par la police.