Alassane Ouattara, candidat au scrutin présidentiel du 31 octobre prochain serait « dramatique » pour le peuple ivoirien. C’est l’avis de l’ex-Premier ministre, Pascal Affi N’guessan, dans un entretien accordé au média français France 24.
Présidentielle 2020: Affi N’ Guessan explique pourquoi Ouattara ne peut pas être éligible
Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) du président Alassane Ouattara est dans l’impasse, à moins de 3 mois du scrutin présidentiel d’octobre. Depuis le décès subit de son candidat, Amadou Gon Coulibaly, survenu le 8 juillet dernier, le parti au pouvoir se cherche une alternative crédible capable de porter haut le flambeau du parti à cette échéance électorale. Comme alternative, le Conseil politique du RHDP, réuni le 29 juillet dernier à Abidjan, a opté pour son président, l’actuel chef de l’Etat en fin de mandat.
Mais, pour Pascal Affi N’guessan qui donnait son avis sur le sujet, mercredi 5 août 2020, sur le plateau de France 24, une candidature du président du RHDP à cette élection serait « dramatique » aussi bien pour le concerné lui-même que pour le peuple ivoirien. « Tout milite contre une troisième candidature à la Présidence de la République parce que sur le plan du droit, ce n’est pas possible et sur le plan de l’honneur, nous ne voyons pas Ouattara renier sa parole. Ce sera dramatique pour lui-même et pour le peuple de Côte d’Ivoire », a indiqué Affi N’guessan.
C’est le 5 mars dernier, devant les deux chambres du Parlement, réunies en Congrès à Yamoussoukro, qu’Alassane Ouattara a pris l’engagement de ne pas briguer un troisième mandat présidentiel afin de « transmettre le pouvoir à une nouvelle génération ».
D’ailleurs Affi N’guessan soutient que tous les experts qui ont participé à la rédaction de la constitution de novembre 2016 ont été unanimes sur la question de l’inéligibilité du président Ouattara. « Cette constitution s’inscrit dans la logique de la constitution de 2000 (…) Le mandat de M. Ouattara prend fin à la fin de l’année 2020 (…) Donc je ne vois pas comment aussi bien sur le plan juridique que du principe de l’honneur, comment M. Ouattara peut briguer un troisième mandat », s’est-il interrogé.