Radié de la liste électorale, Charles Blé Goudé avait élevé une vive protestation sur sa page Facebook, ce lundi 3 août 2020. Le COJEP, son parti, vient de tenir un point de presse diffusé sur les reseaux sociaux, dans lequel il proteste vigoureusement contre cette décision.
Le COJEP dénonce une « instrumentalisation de la justice ivoirienne à des fins politiciennes »
Suite au constat de l’absence du nom de son leader sur la liste électorale provisoire, la direction du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP) est montée au créneau à travers un point de presse, pour mettre les pendules à l’heure. « Après vérification, il ressort que le nom de Charles Blé Goudé, citoyen ivoirien et président d’un parti politique ivoirien, que son nom ne figure pas sur la liste électorale. Ni sur la liste disponible sur le site de la CEI ni sur celle affichée dans son lieu de vote de Yopougon Saint-Louis. »
À la suite de ce constat, le COJEP fait remarquer que la condamnation par contumace qui frappe leur leader ne saurait être considérée comme « une condamnation définitive ». Car le Code pénal ivoirien indique en son Article 25 : « Est définitive, toute condamnation résultant d’une décision autre que par contumace, qui n’est pas ou n’est plus susceptible de la part du ministère public, ou du condamné lui-même, d’une voie de recours ordinaire ou extraordinaire« . Poursuivant, le conférencier fait remarquer que l’Article 358 du Code de procédure pénal dispose également que le jugement du tribunal criminel est non avenu lorsque l’accusé par contumace se présente devant la juridiction qui a rendu la décision ou s’il est arrêté.
Aussi, un retour de Charles Blé Goudé devant les juridictions ivoiriennes pourrait donc annulé la condamnation de 20 ans prononcée contre lui. Par ailleurs, sa condamnation n’étant pas devenue définitive, la mention de cette condamnation dans son casier judiciaire ne peut être valable, car le jugement n’ayant pas acquis l’autorité de la jugée, donc pouvant être cassée à tout moment.
Se fondant sur cette interprétation, le parti de Blé Goudé estime que sa déchéance de ses droits civiques et politiques est totalement illégale. Cette radiation de la liste électorale de l’ancien leader de la Galaxie patriotique est perçue comme une « instrumentalisation de la justice ivoirienne à des fins politiciennes ». Voilà pourquoi le Cojep invite les autorités ivoiriennes à prendre toutes les mesures idoines pour des élections « libres, transparentes et inclusives pour un climat sociopolitique apaisé ». Tout en appelant ses militants à l’apaisement, le Cojep invite les autorités à procéder à la réinsertion du nom de leur leader sur le fichier électoral.
Notons que des proches de Laurent Gbagbo ont également marché sur le siège de la Commission électorale indépendante (CEI), ce lundi, pour exiger la réhabilitation du nom de leur leader sur la liste électorale provisoire.