Après la levée de certaines restrictions inhérentes à sa libération, Laurent Gbagbo entend rentrer en Côte d’Ivoire. Mais la demande de passeport diplomatique de l’ancien président ivoirien lui a été refusée au profit d’un passeport ordinaire. Son avocate Habiba Touré s’étonne cependant que la délivrance de ce document soit suivie de celle d’un casier judiciaire mentionnant une condamnation antérieure.
Me Habiba Touré évoque un « casier judiciaire de Gbagbo… truffé d’erreurs »
Acquitté, puis libéré sous conditions par la Cour pénale internationale (CPI), Laurent Gbagbo a hâte de rentrer en Côte d’Ivoire après la levée de son interdiction de voyage et de se déplacer en dehors du territoire bruxellois. Aussi, l’ancien chef d’État a-t-il introduit auprès des autorités ivoiriennes une demande de passeport diplomatique qui a buté sur une fin de non-recevoir. L’ancien pensionnaire de la prison de Scheveningen est toutefois revenu à la charge en demandant cette fois-ci un passeport ordinaire, en tant que citoyen ivoirien.
Mais au grand étonnement de Me Habiba Touré, outre le passeport demandé, le gouvernement a également délivré à l’ancien président ivoirien, un casier judiciaire et un certificat de nationalité. « Il a été remis un casier judiciaire à Michel Gbagbo qui, à notre fort étonnement, présente une condamnation qui serait intervenue le 29 octobre 2019 à l’encontre du Président Gbagbo, et pour laquelle il n’a pourtant reçu ni convocation ni décision judiciaire. À l’examen de ce casier judiciaire, il apparaît que ce document a été établi, au lendemain du Conseil des ministres, c’est-à-dire le 30 juillet 2020, soit 2 jours après la demande de passeport ordinaire introduite par le Président Gbagbo, et cela dans la précipitation tant il est truffé d’erreurs », s’est offusquée l’Avocat personnel du Président Laurent GBAGBO.
Ce casier judiciaire, dont Afrique-sur7 a reçu copie, mentionne en effet une condamnation à « 20 ans d’emprisonnement » et de « 700 000 FCFA d’amende » dans l’affaire de la casse de la BCEAO dans le courant de l’année 2011. Condamnation que réfute Me Habiba Touré, car n’ayant reçu ni convocation, ni une citation à comparaître, encore moins une décision judiciaire sanctionnant ce procès.
Laurent Gbagbo, faut-il le rappeler, avait été condamné à Vingt ans de prison et 329 milliards d’amende CFA (500 millions d’euros) à payer à l’Etat ivoirien.
Dénonçant des « réactions incompréhensibles et infondées de la part des autorités ivoiriennes », l’avocate rassure toutefois que son client n’entend que « rentrer chez lui ». Puis, elle précise : « Le Président Gbagbo tient à rappeler aux autorités ivoiriennes que son retour en Côte d’Ivoire, et l’exercice démocratique de son droit de vote s’inscrivent dans un esprit de réconciliation qui ne devrait pas les inquiéter. »