Hamed Bakayoko a reçu le Corps diplomatique accrédité en Côte d’Ivoire, ce mardi 28 juillet, pour leur donner la position du gouvernement ivoirien sur l’arrêt de la Cour africaine à propos de la CEI. Le Premier ministre par intérim a profité pour appeler le PDCI à intégrer l’organe électoral.
CEI : Hamed Bakayoko invite le PDCI à intégrer la Commission centrale
15 juillet 2020, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) rendait un arrêt dans lequel elle pointe un déséquilibre criant au niveau de la composition des commissions locales de la Commission électorale indépendante (CEI). À cet effet, la Cour basée à Arusha a appelé les autorités ivoiriennes à mettre tout en oeuvre pour un rééquilibrage de l’organe.
Le ministre d’État, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, en sa qualité de Premier ministre intérimaire, recevait, ce mardi, les Ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire afin de leur donner la « position du Gouvernement suite à l’arrêt de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) sur la révision de la composition de la Commission électorale indépendante (CEI) ».
Les ministres (Sidiki Diakité, Décentralisation et Administration du territoire; Sansan Kambilé, Justice; Ally Coulibaly, Affaires étrangères, et Sidi Touré, Communication et Média) conviés à cette rencontre ne sont donc pas passés par quatre chemins pour indiquer que la Cour d’Arusha ne remet nullement en cause la composition de la CEI centrale dirigée par le Magistrat hors hiérarchie Ibrahime Coulibaly-Kuibiert. Cependant, précise Hamed Bakayoko, seules les commissions locales seront recomposées. Le Premier ministre par intérim appelle pour ce faire le Parti démocratique de Côte d’Ivoire à venir prendre sa place au sein de la CEI.
« Nous sommes d’accord pour dire qu’en application de l’ordonnance du 4 mars 2020, le PDCI peut venir aussi bien au niveau de la commission centrale qu’au niveau des commissions locales, afin que nous puissions refaire les élections au niveau des commissions locales pour qu’il y soit représenté. Ceci, afin que nous arrivions à un meilleur équilibre tel que souhaité par la CADHP », a-t-il déclaré.
Toutefois, eu égard à la « volonté du gouvernement d’organiser les élections le 31 octobre 2020 », le parti d’Henri Konan Bédié devra bien se hâter à cause de ces « contraintes de calendrier ». Faute de quoi, précise le ministre de la Défense, « passé ce délai, la CEI sera obligée de tirer les conséquences de la présence ou non du PDCI ». Prenant ainsi à témoin, « la communauté internationale ».
Notons qu’Henri Konan Bédié a été investi candidat du PDCI à l’élection présidentielle de 2020. Saisira-t-il la main tendue du gouvernement ivoirien ou plutôt refusera-t-il d’intégrer la CEI, naguère dirigée par Youssouf Bakayoko, cadre du parti septuagénaire ?