Les Rois et Chefs traditionnels ivoiriens ne cessent d’appeler leurs populations à soutenir une candidature d’Alassane Ouattara pour un troisième mandat. Et pourtant, le statut qui régit leur corporation les oblige à un devoir de réserve et de neutralité.
Rois et Chefs traditionnels soutiennent la réélection du Président Ouattara
Alassane Ouattara a effectivement tenu sa promesse électorale qui consistait a donner un statut administratif aux Rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire. Ainsi, l’Assemblée nationale ivoirienne a voté à l’unanimité, le 11 juillet 2014, la loi instituant la Chambre nationale des Rois et Chefs traditionnels. Pour donc encadrer cette nouvelle institution coutumière, les autorités ivoiriennes ont entrepris d’adopter la loi organique définissant le mode de fonctionnement et les attributions de cette Chambre.
En vertu de leur nouveau statut, les « Rois et Chefs traditionnels bénéficient de la protection de l’État » contre tous actes dirigés contre eux dans l’exercice de leurs fonctions. Cependant, l’Article 6 de ce statut stipule que « Les Rois et Chefs traditionnels sont soumis aux obligations de neutralité, d’impartialité et de réserve. Ils doivent s’abstenir d’afficher leur appartenance politique ».
Et pourtant, depuis le décès d’Amadou Gon Coulibaly, candidat désigné du RHDP à la Présidentielle 2020, le parti au pouvoir est en quête d’un nouveau candidat. À cet effet, cadres, dignitaires et autres militants ne cessent de lancer d’incessants appels au Président Alassane Ouattara pour revenir sur sa décision de passer la main à une nouvelle génération. À ceux-là, s’ajoutent également les Rois et Chefs traditionnels qui se bousculent au portillon de la résidence du président ivoirien pour l’appeler à se porter candidat pour un troisième mandat.
Même si ce soutien de ces têtes couronnées dépositaires de la sagesse et de la tradition ivoirienne, constitue un retour de l’ascenseur à celui qui leur a donné un statut en Côte d’Ivoire, ne s’agit-il pas en l’espèce d’une flagrante violation des lois qui régissent leur corporation ?