Le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) est face à une véritable équation. Avec le décès d’Amadou Gon Coulibaly, le candidat du parti au pouvoir à la présidentielle du 31 octobre 2020, le camp d’Alassane Ouattara doit rapidement se trouver un autre cheval gagnant. Des cadres, dont Adama Bictago et Kouassi Kobenan Adjoumani, demandent au chef de l’Etat de se porter candidat. Mais des sons discordants se font entendre.
Vers une implosion du RHDP d’Alassane Ouattara ?
Alassane Ouattara avait décidé de ne pas briguer un 3e mandat à la fin de son second quinquennat en octobre 2020. L’annonce avait eu l’effet d’une bombe. Début mars 2020, face aux députés et sénateurs, réunis en congrès à Yamoussoukro, le président avait déclaré : « Tout au long de ma carrière, j’ai toujours accordé une importance particulière au respect de mes engagements. En conséquence, j’ai décidé de ne pas être candidat en 2020. » Il a aussi exprimé sa volonté de « transférer le pouvoir à une jeune génération ».
À en juger la réaction dans la salle, les partisans d’Alassane Ouattara refusaient la retraite politique de leur mentor. On apprendra plus tard que le chef de l’État avait décidé de faire d’Amadou Gon Coulibaly son successeur et donc le candidat du RHDP. Les cadres du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix se sont réunis autour du Premier ministre avec pour objectif la conservation du pouvoir d’État.
Malheureusement, Amadou Gon Coulibaly n’aura pas le temps de faire campagne. Mercredi 8 juillet 2020, le candidat du RHDP, revenu de Paris après deux mois de suivi médical, est fauché par la mort alors qu’il prenait part au Conseil des ministres. Les houphouëtistes sont désemparés. Le sort s’acharne sur eux. La douleur est immense, mais il faut penser à l’avenir. Qui pour remplacer le « Lion », tombé avant d’avoir pu mener à bien sa mission ?
Les regards d’ Adama Bictogo et Kobenan Kouassi Adjoumani se tournent sans hésiter vers Alassane Ouattara. Pour le directeur exécutif du RHDP et son porte-parole, seul l’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) peut faire gagner les houphouëtistes à la présidentielle. Ils lui ont donc demandé de briguer un 3e mandat.
Cependant, leur position est battue en brèche par Touré Alpha Yaya. Le député de Gbon, anciennement proche de Guillaume Soro, invite Alassane Ouattara à se retirer. Au sein du RHDP, deux tendances se dégagent. D’un côté, il y a ceux qui pensent que personne, à part le « Bravetchè », ne peut assurer la victoire au parti, et de l’autre, les partisans qui sont convaincus que leur leader a droit à un repos bien mérité. Faut-il craindre une implosion de ce parti cher à Alassane Ouattara ?