Amadou Gon Coulibaly repose à jamais sur sa terre natale de Korhogo, depuis son inhumation, vendredi 17 juillet, dans la stricte intimité familiale. Les habitants de la cité du Poro redoutent cependant que l’élan de développement initié par le défunt Premier ministre soit freiné en si bon chemin.
Korhogo, le développement va-t-il mourir avec Amadou Gon ?
Le Monde a ouvert une lucarne sur le développement de la ville de Korhogo (635 km d’Abidjan) après le décès d’Amadou Gon Coulibaly. Ce sujet est d’autant plus préoccupant que le désormais ancien chef du Gouvernement ivoirien a fortement contribué à sortir la 4e ville ivoirienne de sa léthargie en y déployant de gros moyens pour lui donner fière allure.
Routes, écoles, dispensaires… sont autant d’infrastructures socio-communautaires de base qui ont été impulsées par celui qui fut le député-maire de la ville pendant une vingtaine d’années.
Ministre de l’Agriculture sour le pouvoir de Laurent Gbagbo, Secrétaire général de la Présidence, Premier ministre, ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat sous Ouattara, il a encore boosté le développement de la terre de ses ancêtres.
« Il a bitumé les grandes artères de la ville, les quartiers, électrifié toute la ville, la périphérie, les villages alentour, donné l’adduction d’eau, construit beaucoup d’écoles, de centres de santé… Il a changé la face de la ville et a fait plus en dix ans que les quarante années précédentes », témoigne pour sa part Lazani Coulibaly, Maire RHDP de Korhogo.
Les Korhogolais espéraient par ailleurs voir leur ville se développer davantage avec l’accession d’AGC à la Magistrature suprême. Et le couvert était d’ailleurs bien placé par le Président Alassane Ouattara, qui mettait un point d’honneur à faire de son Premier ministre son successeur dans le fauteuil présidentiel.
Que patatras !!! La mort d’Amadou Gon Coulibaly vient donc doucher les espoirs des ressortissants de Korhogo. Même si certains continuent d’espérer en l’action du pouvoir RHDP, s’il conserve le pouvoir à l’issue de l’élection présidentielle de 2020, pour continuer à faire rayonner leur ville.
L’exemple de Yamoussoukro, village natal du père fondateur Félix Houphouët-Boigny, la ville lumière, qui scintillait de mille feux du vivant de celui-ci, mais qui n’a désormais de glorieux que son passé, après la mort du « Bélier », en décembre 1993 n’est pas de nature à les rassurer
Comparaison n’est certes pas raison, mais certains habitants de Korhogo redoutent bien que la mort du « Lion » entraine également celle du développement de leur cité. « On a l’impression que le ciel nous est tombé sur la tête », reconnait d’ores et déjà un Korhogolais.