Guillaume Soro est candidat déclaré à la présidentielle du 31 octobre 2020. Mais les choses ne sont pas aussi simples pour le fondateur de Générations et peuples solidaires (GPS). En effet, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne a été condamné à 20 ans de prison ferme et il vit actuellement en exil en France. Malgré cette obscurité qui l’enveloppe, le député de Ferké (nord du pays) est convaincu de sa victoire à l’élection présidentielle.
Guillaume Soro et le GPS visent désormais 500 000 adhérents
Loin de son mentor Alassane Ouattara depuis le 8 février 2019, date de sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro rêve de devenir le futur locataire du Palais présidentiel. Il n’a pas caché son ambition politique lorsqu’il libérait le tabouret. L’ancien chef rebelle ne croyait pas au projet du parti unifié RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) cher à Alassane Ouattara. Il a donc refusé d’intégrer la grande famille des houphouëtistes, malgré les injonctions du président ivoirien.
Dans son discours d’adieu, le député de Ferkessédougou a indiqué qu’il avait été placé face à un dilemme. Il devait soit trahir ses convictions en prenant part au congrès ordinaire du RHDP, soit rendre sa démission de ses fonctions de président de l’Assemblée nationale. Pour Guillaume Soro, il n’y avait pas d’alternative. « En effet, je préfère descendre de mon piédestal, vivre et partager le quotidien de mes semblables, citoyens ordinaires, que de me complaire dans l’aisance de la posture institutionnelle », a-t-il martelé.
Les relations entre Alassane Ouattara et son « fils » Guillaume Soro prennent un sérieux coup. Le patron des soroistes sort de la Côte d’Ivoire. Dans la foulée, le natif de Kofiplé annonce sa candidature à la présidentielle 2020. C’était le samedi 12 octobre 2019 alors qu’il se trouvait en Espagne. Le candidat de GPS décide de rentrer à Abidjan afin de lancer sa campagne.
Mais il ne pourra pas fouler le sol ivoirien. Le 23 décembre 2019, Guillaume Soro déroute son avion au Ghana puis s’exile en France. C’est depuis le pays d’Emmanuel Macron que le leader de Générations et peuples et solidaires apprend sa condamnation à 20 ans de prison de ferme par la justice ivoirienne. Il est accusé de recel de deniers publics détournés et de blanchiment de capitaux.
Guillaume Soro a jugé que sa condamnation est un « non-évènement ». L’homme politique ivoirien va plus loin en annonçant qu’il sera le futur président ivoirien. Dans une publication sur son compte Twitter, le 16 juillet 2020, il a appelé ses partisans à garder le cap. « Nous sommes 400 000 citoyens à avoir choisi GPS aujourd’hui. C’est une fierté. Il nous faut gagner les élections du 31 octobre 2020. Je suis candidat. Je demande à tous dans cette lancée d’atteindre 500 000 adhérents pour sécuriser notre victoire commune », a-t-il écrit.