Le décès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, moins d’une semaine après son retour à Abidjan le 02 juillet 2020, a plongé la Côte d’Ivoire dans une profonde tristesse.
La Côte d’Ivoire sans gouvernement depuis le décès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly
Le 02 mai 2020, Amadou Gon Coulibaly s’envolait pour un ‘’contrôle médical’’ en France. A son arrivée à Paris, le Premier ministre ivoirien avait été hospitalisé à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière d’où il avait déclaré avoir subi avec succès un examen de coronarographie à la suite duquel son médecin traitant lui avait conseillé un repos de quelques semaines. Finalement, après deux mois, le chef du gouvernement a regagné Abidjan le jeudi 02 juillet dernier.
« Cela fait deux mois depuis le 2 mai dernier que je suis allé à Paris pour un contrôle médical. Ce contrôle a dû être approfondi avec un besoin de repos. Après ce contrôle et ce repos, me voilà de retour en forme », avait-il déclaré, heureux de retrouver la Côte d’Ivoire. Le lundi 06 juillet, soit quatre jours après son retour, le Premier ministre a repris le chemin de la Primature où se trouvent ses bureaux.
Dans son programme, il avait même reçu en audience l’ambassadeur de France, Gilles Huberson en prélude au lancement de la phase trois du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D). Une reprise qui avait donné de l’espoir à ses milliers de partisans mobilisés pour le faire élire à la succession du Président Alassane Ouattara en octobre prochain. Hélas, le mercredi 08 juillet, alors que l’on s’y attendait le moins, pris d’un malaise, Amadou Gon, conduit d’urgence dans une polyclinique de la place, ne donnera plus signe de vie.
« J’ai la profonde douleur de vous annoncer que le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly nous a quitté en ce début d’après-midi après avoir pris part au conseil des ministres », informera Patrick Achi, le secrétaire général de la présidence, à travers un communiqué du président Alassane Ouattara. La disparition du Premier ministre plonge ainsi la Côte d’Ivoire dans un ‘’désarroi sans précédent’’, pour parler comme le professeur Amon Urbain.
A Abidjan comme partout à l’extérieur du pays, acteurs politiques, sportifs, culturels, dirigeants; bref, tous ont un mot de compassion pour le président de la République, pour la famille politique et biologique du défunt mais aussi pour la Côte d’Ivoire qui perd ainsi son chef du gouvernement. Mais que prévoit la Constitution ivoirienne en pareille circonstance? Que prévoit la Constitution de la République de Côte d’Ivoire en cas de décès du Premier ministre, chef du gouvernement?
Afrique-sur7 a posé la question à Geoffroy Julien Kouao, Politologue-écrivain, auteur de ‘’Le Premier ministre ivoirien: Un prince nu’’ et de ‘’Cote d’Ivoire: Une démocratie sans démocrates?’’. Sa réponse est sans ambages: « la fonction primo ministérielle n’est pas élective mais nominative ». Aussi, dit-il, la Constitution ne prévoyant pas expressément la vacance de la Primature en cas de décès du Premier ministre, la mort du chef du gouvernement prend valeur de démission.
Or, fait savoir le juriste, la loi fondamentale prévoit que la démission du Premier ministre entraîne celle de tout le gouvernement. « De ce qui précède, la Côte d’Ivoire n’a pas de gouvernement actuellement. Aussi, le président de la République devra-t-il nommer un nouveau Premier ministre qui sera chargé de former un nouveau gouvernement », déclare Geoffroy Julien Kouao.