Yodé et Siro ont sorti le sixième album de leur carrière le vendredi 3 juillet 2020. Une chanson a déjà retenu l’attention des mélomanes ivoiriens et suscite un énorme débat sur la toile à tel point que les deux chanteurs sont pris à partie par Doumbia Major, un homme politique ivoirien.
Doumbia Major s’en prend à Yodé et Siro
Les férus de la musique zouglou sont servis depuis le vendredi 3 juillet 2020 avec la sortie du nouvel album de Yodé et Siro. Le duo ivoirien a mis sur le marché le disque baptisé « Héritage », après douze ans d’absence. Ce sixième opus des enfants de Gbatanikro, un quartier de la commune de Treichville, a été arrangé par Olivier Blé. Déjà, la chanson « On dit quoi ? » suscite un vif intérêt.
En effet, les paroles de ladite chanson sont de véritables critiques portées contre le régime du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), conduit par Alassane Ouattara. « Ce que tu n’as pas voulu hier, tu ne le fais pas aujourd’hui parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets. On dit qu’il n’y a pas l’argent au pays et tu dis que l’argent travaille. Mais l’argent, ça travaille pour qui ? », cherchent à savoir Yodé et Soro.
Yodé et Siro ont-ils manqué de respect au président de la République comme le soulignent des internautes sur la toile ? En tout cas, pour Doumbia Major, les deux zougloumen ont poussé le bouchon trop loin. « Pour moi quand quelqu’un prête sa voix à des textes écrits par Blé Goudé et Angelo Kabila qui sont du COJEP, cette personne n’est pas engagée pour le peuple, mais pour un camp politique qui comme par hasard coïncide avec son camp ethnique », a tenu à préciser le fondateur du Congrès panafricain pour le renouveau (CPR) sur sa page Facebook.
L’ancien membre de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) s’insurge contre les paroles de la chanson de Yodé et Siro. « Dire que dans ce pays, tous les emplois sont occupés par les Bakayoko et les Coulibaly est une affirmation mensongère et propagandiste, dont l’objectif clair est une incitation à la haine tribale contre le régime qui est au pouvoir, mais indirectement contre un groupe communautaire donné dont les membres sont supposés être les bénéficiaires exclusifs des emplois publics », a écrit Doumbia Major.
Il va plus loin en souhaitant que le gouvernement intente un procès contre les auteurs de l’album « Héritage » pour « diffamation, pour qu’ils partent expliquer publiquement devant la justice de la nation, quel est le service de l’administration nationale où « du rez-de-chaussée au dernier étage », les employés sont tous des Bakayoko ou des Coulibaly ».