Une affaire de litige foncier oppose actuellement des propriétaires terriens d’ Abadjin-Doumé et le Centre national de recherche agronomique (CNRA). Lors d’un échange avec des journalistes, le mardi 31 juin 2020, le porte-parole des propriétaires terriens, Ballé Djoman Abel, s’est insurgé contre l’attitude du centre de recherche, qui tenterait de les spolier de leurs terres.
Vers un duel entre le CNRA et des populations d’ Abadjin-Doumé ?
L’atmosphère est tendue entre le Centre national de recherche agronomique et des populations d’ Abadjin-Doumé. En effet, ces habitants de ce village se trouvant dans la commune de Dabou accusent le CNRA de vouloir les spolier de leurs terres jouxtant le centre de recherche. Selon notre source, Ballé Djoman Abel, qui s’exprimait face à des journalistes, a ouvertement accusé la structure étatique. « La direction du CNRA insiste dans sa dynamique de vouloir nous spolier de nos terres malgré une décision de justice en notre faveur qui remonte à l’année 2019. Le samedi 27 juin, alors que nos ouvriers étaient sur nos chantiers, ils ont reçu la visite inopinée d’un des responsables du CNRA, qui selon lui, serait venu avec des journalistes pour les prendre à témoin dans cette affaire qu’ils ont perdu depuis des années », a déclaré le porte-parole des propriétaires.
À l’en croire, l’un de leurs ouvriers a eu la lèvre fendue après avoir reçu un coup. « Celui-ci a donc porté plainte contre lui pour coups et blessures volontaires. Et le monsieur a été arrêté par la gendarmerie. Suite à de nombreuses interventions, il a été libéré la nuit du même samedi, mais la plainte de l’ouvrier demeure », a précisé Ballé Djoman Abel.
Ce litige foncier porte sur une parcelle de terre de 231 hectares 150 ares et 42 centiares dont le CNRA ne possède que 19 hectares, 75 ares et 11 centiares. Ballé Djoman Abel soutient fermement que ces jeunes gens présentés « comme étant des journalistes que le responsable du CNRA prenait à témoin n’en sont en réalité pas, puisque, poursuit-il, ses manigances ont été mises au grand jour dans cette brigade de gendarmerie.
Selon le porte-parole, un responsable du CNRA avait fait la promesse de les laisser « exploiter en toute quiétude » leurs terres, mais un autre agent dudit centre « est encore venu intimider l’un des acquéreurs » de la parcelle. Il a interpellé les autorités afin que cessent les pressions. « Selon des informations en notre possession, le CNRA aurait vendu des terrains qui ne lui appartiennent pas et qui sont hors des 19 hectares qui leur sont destinés à des sociétés privées qui se sont d’ailleurs installées sur ces sites », a-t-il dit.
Joint au téléphone par la rédaction d’Afriquesur7, le chargé de communication du CNRA n’a pas souhaité réagir sur la question. Cependant, il nous a fait savoir que le collectif des syndicats du centre devrait rencontrer la presse le jeudi 2 juillet 2020 afin de se prononcer sur le dossier. Cette information a été confirmée par Yté Wongbé, le directeur général du centre.