Henri Konan Bédié a une chance de prendre sa revanche sur l’histoire, après avoir été renversé par un coup d’Etat militaire le 24 décembre 1999. Chassé du Palais présidentiel par Robert Guei et ses « jeunes gens », le natif de Daoukro n’a jamais digéré ce pan de sa vie. Candidat à la présidentielle du 31 octobre 2020, « N’zuéba » a la possibilité de reprendre les commandes. Et pourtant, nombreux sont ceux qui se sont mis à rêver de voir l’ex-président faire la passe aux jeunes loups de son parti politique. Mais comment arrive-t-il à s’imposer au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire depuis toutes ces années ?
Comment Bédié maintient sa domination au PDCI
Les cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire qui ont voulu porter les couleurs du PDCI à la présidentielle du 31 octobre 2020 ont vite fait de taire leurs ambitions devant la détermination d’Henri Konan Bédié de rester le seul maitre à bord du navire. Jean-Louis Billon, Thierry Tanoh, Kouadio Konan Bertin. Voici des noms qui circulaient sous les manteaux pour représenter le « vieux » parti à la prochaine bataille électorale.
Tidjane Thiam était également annoncé en tant que candidat du parti septuagénaire. À l’arrivée, le « bouddah » de Daoukro a fini par écarter tous ces jeunes prétentieux. À l’exception de Kouadio Konan Bertin dit KKB qui a pris sur lui de défier son « père » lors de la convention prévue en juillet prochain. Quand il échangeait avec les responsables des structures et bases du PDCI, le samedi 20 juin 2020, Henri Konan Bédié a accepté volontiers la demande de ses interlocuteurs de briguer la magistrature suprême. L’ancien président ivoirien a affirmé qu’il voyait cette « demande de candidature comme une mission de salut public découlant d’une attente forte de la base ».
Mais comment s’y prend-il pour régner en maitre au sein du parti dont il a la charge depuis le décès de Félix Houphouët-Boigny, le premier président de la République de Côte d’Ivoire ? Selon Jeune Afrique, si Bédié parvient à maintenir sa domination sur le PDCI, c’est en grande partie parce qu’il est le principal financier du parti. L’ex-allié d’Alassane Ouattara est également l’un des plus anciens membres de cette formation politique, et cela lui vaut d’être beaucoup respecté par les autres cadres.