Quelques jours après l’éboulement d’un terrain qui a fait plusieurs morts à Anyama, Danièle Boni Claverie brise le silence. La présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD) pointe un doigt accusateur sur Alassane Ouattara et son gouvernement.
Danièle Boni Claverie cogne Alassane Ouattara après le drame d’Anyama
Jeudi 18 juin 2020, la commune d’Anyama, située à 10 km d’Abidjan, a connu un véritable drame. La pluie diluvienne qui s’est abattue sur le pays a provoqué un glissement de terrain dans la Cité de la cola. Selon le bilan officiel établi par Vincent Toh Bi Irié, le préfet d’Abidjan, 17 personnes ont perdu la vie et 19 autres ont été blessées. Vingt habitations ont été englouties sous une coulée de boue. Une semaine après cette catastrophe, Danièle Boni Claverie situe les responsabilités. Pour l’ancienne ministre ivoirienne de la Communication, ce drame aurait pu être évité par les autorités ivoiriennes. « Éboulement meurtrier à Anyama, 16 morts, mauvaise gestion de la voierie, manque de canaux d’évacuation, urbanisation anarchique, effondrement d’immeubles. Il est vrai que ce sont aussi les ordures ménagères et les déchets plastiques qui bouchent les caniveaux et empêchent le ruissellement correct des eaux. Oui, l’incivisme des populations est à dénoncer », a-t-elle avancé sur la page Facebook officielle de son parti politique.
L’opposante ivoirienne ne s’est pas arrêtée là. Danièle Boni Claverie estime que la Côte d’Ivoire a les « instruments pour anticiper ces catastrophes et réduire ainsi les risques », car elle dispose « d’une cartographie des zones d’habitat précaire établie par le BNETD (Bureau national d’études techniques et de développement, NDLR) ». Elle soutient aussi que l’Institut de géographie tropicale a déjà procédé à l’évaluation des risques d’éboulement, sans oublier que la Côte d’Ivoire est dotée de cartes de géographiques risques et des zones inondables et le rôle joué par la SODEXAM (Société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et météorologique).
« Mais rien n’y fait, chaque année, nous nous laissons surprendre comme si c’était un phénomène nouveau. On peut certes parler d’insuffisance de financement, mais la Banque mondiale vient d’octroyer à notre pays un appui de 315 millions de dollars pour prévenir les risques d’inondation et améliorer la gestion des déchets. Alors donnons-nous rendez-vous à l’année prochaine pour vérifier la bonne utilisation de cette enveloppe », a enfoncé Danièle Boni Claverie.