L’ex-chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, et son filleul Charles Blé Goudé sont convoqués du 22 au 24 juin prochain devant les juges de la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI), dans le cadre d’une audience semi virtuelle.
Convoqués devant les juges de la Chambre d’appel de la CPI, ce qui attend Gbagbo et Blé Goudé
C’est un tournant décisif pour la suite du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, convoqués du 22 au 24 juin prochain dans le cadre d’une audience virtuelle devant la chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI).
Les deux ivoiriens et leurs conseils respectifs croiseront le fer avec le bureau de l’accusation, opposé à la décision d’acquittement prononcé en première instance, en faveur des ex-accusés, le 15 janvier 2019.
Il sera question pour les parties prenantes de porter des observations sur l’appel du bureau de l’accusation, représenté par la gambienne Fatou Bensouda. Le juge nigérian Chile-Eboe-Osuji et ses pairs de la chambre d’appel pourront ainsi statuer sur la recevabilité ou non de l’appel formulé par l’ex-collaboratrice du dictateur gambien Yayah Jammeh.
L’accusation aurait en effet préféré la prononciation d’un non lieu plutôt que cet acquittement qui blanchit complètement Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé des lourdes charges de crimes de guerre et crimes contre l’humanité retenues contre eux.
«L’audience aura lieu avec la participation de l’Accusation, des personnes acquittées et de leurs Conseils, du Bureau du conseil public pour les victimes, des juges et du personnel juridique de la Chambre d’appel et des membres du Greffe », informe le porte-parolat de la Cour dans une note publiée sur le site internet de l’institution.
En raison de la pandémie du COVID-19 qui touche la quasi-totalité des pays du monde, des dispositions spécifiques ont été prises en vue de la bonne tenue de cette audience.
« En raison de la situation actuelle liée au Covid-19, ceux-ci participeront soit depuis le siège de la Cour – dans la salle d’audience, les salles de réunion ou les bureaux entre autres, éloignés les uns des autres et après les examens médicaux et autorisations nécessaires – ou soit à partir d’endroits distincts en dehors de la Cour », lit-on dans le communiqué de la CPI.
Deux cas de figure, sont à envisager au terme de cette audience. Soit, l’appel est jugé recevable mais mal fondé; alors l’affaire est déclarée close, ce qui sous entend que les deux ivoiriens bénéficieront définitivement de leurs droits fondamentaux.
Soit, l’appel de Fatou Bensouda est jugé recevable et bien fondé; alors le procès se poursuivra selon les modalités déterminées par la Chambre d’appel. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, toujours en liberté conditionnelle à Bruxelles pour l’un et à La Haye pour l’autre, sont depuis le 28 mai dernier, libres de leurs mouvements, libres de regagner l’un des 123 pays signataires du statut de Rome, à condition que leurs demandes reçoivent l’approbation des autorités des pays qu’ils souhaitent rejoindre.