L’élection pour la présidence de la Fédération ivoirienne de football (FIF) est prévue pour se tenir en août prochain. Au cœur de cette bataille entre Sory Diabaté, Idriss Diallo et Didier Drogba, le développement du football local.
La FIF n’a pas vocation à gérer les clubs
Le football local en Côte d’Ivoire va mal. Le dire est une véritable lapalissade. Pour remettre les clubs ivoiriens sur les bons rails, bon nombre d’acteurs et d’observateurs du football ont choisi de tout miser sur l’élection à la présidence de la FIF.
On espère voir le quotidien des clubs être révolutionné par celui qui sera élu à la maison de verre en août prochain. Comme souvent en Côte d’Ivoire, on espère que le miracle ne peut que venir de l’administratif, du président.
Dans le cadre de la FIF, disons-le tout net, aucun des 8 points du chapitre des statuts de l’instance consacrée au football local, n’autorise le président de la FIF à s’immiscer dans la gestion quotidienne des clubs. Ce n’est pas à la FIF de payer des salaires ou de s’assurer qu’un club qui est une entreprise privée, est rentable.
Des clubs en panne de stratégie marketing
Le football de nos jours est un secteur d’activité à part entière. La seule passion du dirigeant ne suffit plus à faire grandir un club. Il faut maitriser l’économie de ce sport et cela est une vérité universelle. Est-ce à la FIF d’imposer à des clubs librement constitués une politique marketing ?
Bien évidemment, non ! Les clubs doivent diversifier leurs sources de revenus. Les produits dérivés tels que les maillots replica, les mugs brandés doivent être mis sur le marché. Seul l’Asec dispose d’une boutique.
Le club jaune et noir et son rival, l’Africa auraient réalisé d’importants bénéfices s’ils disposaient en grande quantité de maillots supporters lors du dernier derby rendu bouillonnant avec la frénésie sur les réseaux sociaux.
Pour ce match, l’Asec est vite arrivé en rupture de stock pour ses maillots quand l’Africa n’en proposait pas à ses supporters. Et que dire de la communication des clubs ? A l’ère de réseaux sociaux, peu d’équipes sont réellement présentes sur ces canaux.
On pourrait citer l’Asec, le FC San Pedro et le Sol Fc d’Abobo qui utilisent efficacement les réseaux sociaux. C’est un excellent moyen de recruter les supporters. Inutile donc d’attendre la FIF à ce niveau.
La FIF ne peut que subventionner
Le rôle principal de la FIF étant d’organiser les compétitions tout en s’assurant du respect des règles du jeu et des conditions administratives pour les clubs, il ne faut pas attendre que le nouveau président sorte les clubs de l’amateurisme auquel on assiste malheureusement.
La Fédération qui n’est rien d’autre que l’émanation des clubs n’est pas un sponsor. Les seuls appuis qu’elle verse aux clubs sont la subvention annuelle et les droits Tv. Deux sources de revenus encore bien faibles pour prétendre pouvoir faire d’un club une entité véritablement professionnelle.
Les clubs doivent être gérés comme des entreprises avec des Conseils d’administration, une direction générale, une direction communication et marketing; en somme, tous les départements nécessaires au développement d’un groupe.
L’époque du super président qui fait la pluie et le beau temps au sein de l’équipe, est révolue. A moins que ce dernier, à l’instar d’un Moise Katumbi avec Mazembe, ne soit un milliardaire prêt à mettre sa fortune à la disposition de son club; cette façon de fonctionner n’est plus efficace.
Il revient donc aux clubs Ivoiriens qui sont des associations privées de mieux s’organiser pour exister valablement sur la scène continentale. Car, malheureusement, les équipes ivoiriennes engagées en Coupe d’Afrique ne font plus peur.