Les positions sont tranchées autour des graves accusations portées contre le ministre ivoirien de la Défense, Hamed Bakayoko, cité dans une affaire de trafic de drogue dans la sous-région ouest-africaine.
« Trafic de drogue »: Des cadres du RHDP se braquent contre toute démission d’Hamed Bakayoko
Dans une série d’articles publiés entre le 27 mai et le 05 juin, les journalistes nigérian Ibekwe Nicholas et belge Daan Bauwens, font cas d’un supposé commerce de cocaïne en Afrique de l’Ouest. Dans l’article intitulé « Comment votre conso de coke fout la merde en Afrique de l’Ouest » publié par Vice Média, les deux journalistes présentent le ministre de la Défense comme un maillon essentiel de ce vaste réseau de narcotrafiquants opérant dans la sous-région ouest-africaine.
Affirmations que l’intérimaire du Premier ministre Amadou Gon, n’a pas manqué de qualifier d’ »insinuations extrêmement graves et diffamatoires » qui vont à l’encontre de ses principes de vie et de nature à jeter le discrédit sur la Côte d’Ivoire. «J’ai décidé de porter plainte contre Mrs Ibekwé Nicholas et Dan Bauwens et leurs relais », a-t-il menacé.
Sur la toile, les positions sont tranchées autour de cette affaire. Certaines personnes réclament la démission du maire d’ Abobo. C’est le cas de Roger Banchi, ancien ministre et cadre de la rébellion des Forces nouvelles, qui, dans une serie de Tweets, n’a évidemment pas mâché ses mots. « Monsieur le Ministre Hamed Bakayoko, démissionnez de vos fonctions au sein du gouvernement et consacrez-vous à une profonde introspection intérieure ; ainsi qu’à tous les moyens de réparer les iniquités et torts commis durant l’exercice de vos fonctions », a appelé ce proche de Guillaume Soro.
Il a même conseillé à l’ancien Sécurocrate ivoirien de prendre du recul dès maintenant pour rectifier comme il se doit tout ce qui doit être rectifié. Mais le ministre Hamed Bakayoko peut compter sur le soutien du gouvernement et de son parti politique, le RHDP. Pas question de songer à une quelconque démission de celui que l’on nomme sur les bords de la lagune Ebrié, le « Golden Boy ».
À en croire ces soutiens, cette supposée implication du collaborateur du président Alassane Ouattara dans cette « nauséeuse » affaire de « trafic de drogue », n’est rien d’autre qu’une « cabale politique » montée de toutes pièces dans l’intention de ternir l’image du député de Seguela. « À titre personnel, j’assume mon admiration pour le fils d’Abobo/Adjamé, qui a construit son parcours avec honneur et dignité, et réprouve ce coup bas d’une autre époque à son endroit », s’est exprimé le ministre ivoirien de la Communication et porte-parole du gouvernement, Sidi Tiémoko Touré.
«Cet attentat politique contre le ministre d’État Hamed Bakayoko est une nouvelle preuve que nos adversaires politiques ne se privent désormais plus de rien pour atteindre l’honorabilité et la crédibilité des hauts cadres de notre grand parti. C’est aussi la preuve qu’ils sont en panne d’arguments et de moyens pour contester notre bilan à la tête du pays », soutient, pour sa part, Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du RHDP, formation politique dont est issu le ministre Hamed Bakayoko.