Le procès de Lamine Diack s’est ouvert, ce lundi 8 juin, devant le tribunal de Paris. L’ancien patron de l’athlétisme mondial est accusé de corruption et blanchiment d’argent liés à un scandale de dopage. Il encourt une lourde peine en dépit de la fragilité de son état de santé.
Lamine Diack, deux heures d’audience devant le tribunal correctionnel
L’affaire remonte au début des années 2010, où Lamine Diack était accusé d’avoir passé sous silence de nombreux cas de dopage, de 23 athlètes russes notamment, contre une forte somme d’argent.
Depuis l’ouverture de ce marathon judiciaire, l’ancien président de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF), son fils Papa Massata Diack, son ancien avocat Habib Cissé, Gabriel Dollé (qui a supervisé les tests de dopages incriminés), ainsi que les Valentin Balakhnitchev et Alexei Melnikov, sont poursuivis pour ces faits de corruption.
Devant la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris présidé par la juge Rose-Marie Hunault, le Sénégalais s’est vu décortiquer ce dossier épineux pendant près de deux heures d’horloge.
À en croire les procureurs, M. Diack aurait sollicité 3,45 millions d’euros (3,89 millions de dollars) auprès de ces athlètes russes, soupçonnés de dopage, afin de passer sous silence cette incrimination et leur permettre de prendre part aux Jeux olympiques de Londres en 2012.
Le pot aux roses aurait cependant été découvert du fait des variations suspectes des paramètres sanguins chez un athlète, décélées lors d’un contrôle du passeport biologique de ce dernier. Une enquête plus approfondie du parquet national financier (PNF) a donc été ouverte, avant que le tribunal de Paris ne se saisisse de l’affaire.
À l’audience de ce lundi 8 juin, Lamine Diack, 87 ans, a déclaré qu’il a « une très mauvaise audition » et « un état de santé assez compliqué ». N’empêche qu’il a répondu présent à ce procès devant situer sa responsabilité dans cette affaire.
Notons que l’ex-président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF, 1999-2015) encourt jusqu’à dix ans de prison pour corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment d’argent en bande organisée. Et ce, malgré des « accusations sans fondement » dénoncées par ses avocats.