Marcel Amon-Tanoh a quitté le gouvernement d’Amadou Gon Coulibaly le jeudi 19 mars 2020. L’ex-ministre des Affaires étrangères a pris ses distances vis-à-vis du pouvoir du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la coalition au pouvoir. Désormais, l’homme qui a tenu le cabinet d’Alassane Ouattara durant des années, entend se montrer très critique envers la gouvernance de son ancien patron.
Marcel Amon-Tanoh, nouvel opposant d’Alassane Ouattara ?
Longtemps annoncé sur le départ, c’est finalement le jeudi 19 mars 2020 que le ministre des Affaires d’étrangères d’Alassane Ouattara a décidé de plier bagage. Ce fidèle parmi les fidèles du chef de l’État ivoirien a ainsi mis fin à de nombreuses années de collaboration avec la plus haute personnalité politique de Côte d’Ivoire.
« Je tiens à remercier le président de la République pour l’honneur qu’il m’a fait en me confiant des responsabilités au plus haut niveau de l’État, en qualité de ministre directeur de cabinet, puis ministre des Affaires étrangères. J’ai travaillé à ses côtés en toute loyauté, en prenant toujours soin de lui faire part de mon honnête opinion en toutes circonstances », a déclaré Marcel Amon-Tanoh, à peine sorti de l’équipe gouvernementale. Après avoir occupé divers postes ministériels dès août 2002, le fils de Lambert Amon-Tanoh venait de mettre un terme à plusieurs jours de supputation.
Il se raconte que Marcel Amon-Tanoh n’a pas digéré le choix d’ Alassane Ouattara porté sur Amadou Gon Coulibaly pour enfiler le costume de candidat du RHDP à la présidentielle du 31 octobre 2020. Il a donc préféré prendre ses distances pour exprimer son désaccord. L’ancien ministre ivoirien n’entend pas rester silencieux maintenant qu’il se retrouve hors de la cour présidentielle. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, l’homme de 69 ans a ouvertement porté des critiques contre l’actuel pouvoir et son concept de l’émergence.
« Pour moi, l’émergence, ce n’est pas l’émergence en fonction des critères macroéconomiques, des critères de la banque mondiale et du Fonds monétaire qui décident que tel pays est émergeant quand le taux de croissance est de tant, quand le ratio est de tel PIB, non. Pour moi, ce n’est pas ça l’émergence« , a lancé Amon-Tanoh, qui ajoute que « l’émergence c’est le progrès social inclusif partagé ».