Guillaume Soro a été condamné par la justice ivoirienne à 20 ans d’emprisonnement, et ce, en dépit d’une ordonnance de la CADHP. Me Affoussy Bamba de l’équipe de défense de l’ancien PAN n’entend pas laisser les choses en l’état. Elle compte plutôt faire usage de toutes les voies de recours pour faire plier le pouvoir d’Abidjan.
Affaire Soro : Affoussy Bamba veut forcer la main au pouvoir Ouattara
Mercredi 22 avril 2020, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) appelait la justice ivoirienne à « suspendre les poursuites » contre Guillaume Soro et ses compagnons de Générations et peuples solidaires (GPS). Mais plutôt que de se plier à cette recommandation, les autorités ivoiriennes ont retiré toute compétence à la Cour d’Arusha, avant de condamner, dans un procès quasi expéditif, l’ancien Président de l’Assemblée nationale à 20 ans d’emprisonnement.
Le pouvoir d’Abidjan disposait toutefois d’un mois pour appliquer les recommandations de la Cour africaine. Ce délai étant arrivé à expiration sans que les lignes ne bougent pour Soro et ses compagnons, c’est donc à juste titre qu’Affoussy Bamba est à nouveau montée au créneau pour interpeller le pouvoir d’Alassane Ouattara.
Jointe par RFI, l’ancienne ministre de la Communication s’est voulue très incisive. « La date a expiré, donc voilà, on le fait constater, et on indique également que fort de cela, nous allons envisager toutes les mesures qu’il faut pour contraindre l’État de Côte d’Ivoire à appliquer cette décision », a déclaré l’avocate, avant de donner une piste de la procédure que son équipe entend explorer : « Nous allons faire un rapport à la Cour pour constater effectivement le non-respect de toutes ces décisions par l’État de Côte d’Ivoire, par le régime actuel. »
Affoussiata Bamba-Lamine ajoute par ailleurs que le président de la Cour africaine va faire un rapport de la non-application des recommandations de la Cour par Abidjan aux chefs d’État de la Conférence des présidents de l’Union africaine, ainsi qu’à l’Union européenne et aux Nations unies. Cette saisine entrainera donc la prise d’une pile de résolutions qui pourraient déboucher sur des « sanctions individuelles et diplomatiques » contre le régime d’Abidjan.
Au-delà de la Côte d’Ivoire, l’affaire Guillaume Soro est en passe de s’internationaliser à cinq mois d’une élection présidentielle cruciale.