Suite au retrait de la Côte d’Ivoire de la CADHP (Cour africaine des droits de l’homme et des peuples), un groupe de cadres et intellectuels africains, réunis au sein du Groupe d’études et de recherches sur la démocratie et le développement économique et social (GERDDES-Afrique), une organisation non-gouvernementale panafricaine, appelle le président Alassane Ouattara à « rétablir la crédibilité de sa justice ».
Affaire CADHP, le GERDDES crache ses vérités à Ouattara
La nouvelle a été annoncée le mercredi 29 avril 2020. La Côte d’Ivoire prend ses distances vis-à-vis de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), déclarait Sidi Touré Tiémoko, dans un communiqué.
Le porte-parole du gouvernement ivoirien a soutenu que le pays d’Alassane Ouattara a pris la décision de retirer la déclaration de compétence qu’elle avait émise en faveur de la cour basée à Arusha le 19 juin 2013, comme le prévoit le Protocole relatif à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Selon le ministre de la Communication et des Médias, cette mesure est consécutive aux « graves et intolérables agissements » de la CADHP dans l’affaire Guillaume Soro. En effet, ladite cour avait intimé l’ordre aux dirigeants ivoiriens de surseoir aux actions judiciaires engagées contre le député de Ferké et des proches arrêtés par le régime du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la coalition au pouvoir.
Le pouvoir d’Abidjan a quand même jugé Guillaume Soro. Le leader des soroistes a été condamné à 20 ans de prison ferme pour recel et détournement de deniers publics. Le Groupe d’études et de recherches sur la démocratie et le développement économique et social, qui a suivi « les récents développements dans le dossier Guillaume Soro » avec toute « l’attention que mérite la Côte d’Ivoire » dans la sous-région, a appelé Alassane Ouattara à « très rapidement rétablir la crédibilité de sa justice ».
Dans son communiqué, GERDDES-Afrique mentionne que « même s’il est connu que la fin justifie les moyens, l’histoire encore récente de la Côte d’Ivoire devait suffire à mettre ce pays loin des Etats qui n’ont aucune considération pour l’état de droit et font douter de la qualité de leur justice ».
Le GERDDES-Afrique regroupe des cadres et intellectuels africains d’horizons divers (avocats, juristes, économistes, professeurs d’université, fonctionnaires internationaux, ingénieurs etc.) Son siège est basé Cotonou, au Bénin.