À la suite de la condamnation de Guillaume Soro à 20 ans de prison ferme par la justice ivoirienne, le collège des avocats de l’État de Côte d’Ivoire est revenu sur le procès qui a abouti à ce jugement. Dans un communiqué publié le mardi 28 avril 2020, il a fait comprendre que le verdict prononcé par les juges l’a été « dans des conditions régulières ».
Guillaume Soro condamné « dans des conditions régulières »
Jugé par contumace le mardi 28 avril 2020, Guillaume Soro a été condamné à l’issue d’un procès vivement critiqué par les avocats de l’ancien président de l’Assemblée nationale. On se rappelle que dans une note datée du lundi 27 avril 2020, ils avaient prévenu que « la tenue d’un procès au mépris des droits de la défense et de l’autorité de la décision de la CADHP, consacrerait la fin de l’Etat de droit en Côte d’Ivoire », ajoutant que « les engagements internationaux et panafricains s’imposent aux juges nationaux ».
Il faut noter que le Conseil du leader des soroistes faisait allusion à la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), qui ordonnait aux autorités ivoiriennes de surseoir aux poursuites contre Guillaume Soro et ses proches détenus actuellement derrière les barreaux.
Finalement, le procès a eu lieu. Le verdict rendu par les juges est critiqué par les partisans de Guillaume Soro, qui parlent d’un procès politique dont le but est d’empêcher leur mentor de briguer la magistrature suprême.
Les avocats de l’ex-chef rebelle n’ont pas dit autre chose. Cependant, dans un communiqué, le collège des avocats constitués par l’État de Côte d’Ivoire assure que « le procès annoncé s’est effectivement tenu, dans des conditions régulières, et a noté la présence de l’État de Côte d’Ivoire, partie civile, représenté par ses Conseils, d’un témoin, sur les deux témoins cités, lequel était assisté de son conseil ».
Toutefois, les avocats de l’Etat de Côte d’Ivoire ont noté que « seuls ont manqué à l’appel, le prévenu Soro Kigbafori Guillaume, les conseils de ce dernier, et l’autre témoin Monsieur Koné Kamaraté Souleymane, tous deux pourtant cités ou avisés ».
Guillaume Soro était poursuivi pour « les faits de recel de deniers publics détournés au détriment du trésor public ivoirien et portant sur la somme de 1 932 820 000 Francs, et de blanchiment de ladite somme ».
Il a écopé de 20 ans de prison ferme, d’une amende de 4,5 milliards de francs CFA et de 5 ans de privation de ses droits civiques.