Guillaume Soro a écopé de 20 ans d’emprisonnement, le 28 avril 2020, dans un jugement rendu par le tribunal correctionnel d’Abidjan. Mais les chef d’accusation pour lesquel l’ancien chef rebelle a été condamné laisse entrevoir que d’autres procès pourraient lui être intentés.
Guillaume Soro au coeur d’un tourbillon judiciaire ?
Guillaume Soro est visé par un mandat d’arrêt international de la justice ivoirienne pour « tentative de déstabilisation, détournement de deniers publics, recel et blanchiment de capitaux ».
L’ancien Président de l’Assemblée nationale a cependant été condamné par contumace, mardi, au cours d’un procès quasiment expéditif, à 20 ans d’emprisonnement ferme, 4.5 milliards FCFA d’amende et 5 années de privation de ses droits civiques.
L’on note toutefois qu’au nombre des infractions imputées au président de Générations et peuples solidaires (GPS), seules celles de « recel de deniers publics et blanchiment de capitaux » ont été évoquées par les juges.
Tout porte donc à croire que les autres chefs d’accusation, notamment celle de « tentative de déstabilisation » pourrait sortir du tiroir à un moment que le juge en charge du dossier trouvera opportun de le faire.
La justice ivoirienne a en effet institué cette jurisprudence au cours des nombreuses poursuites contre les pro-Gbagbo en Côte d’Ivoire. L’ancien Président Laurent Gbagbo a été condamné à Abidjan, en janvier 2018, à vingt ans de prison et 329 milliards d’amendes dans le procès de la casse de la BCEAO.
Le chef d’accusation d’ « atteinte à la sûreté de l’État » est pour l’instant laissé en friches. Il a par ailleurs été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) dans les infractions de « crimes de guerre et crimes contre l’humanité ».
L’ancienne Première dame, Simone Gbagbo, a quant à elle, été condamnée à vingt ans de réclusion pour « attentat contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l’ordre public ».
La Cour d’Assises l’a cependant déclarée non coupable pour « crimes de guerre et crimes contre l’humanité ». Infractions pour lesquelles la Procureure de la CPI, Fatou Bensouda, continue de la réclamer à La Haye.
Eu égard à ces deux cas, Guillaume Soro pourrait bien s’attendre à tomber dans un tourbillon judiciaire, quand bien même la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) appelle les autorités ivoiriennes à suspendre les poursuites contre lui.
La CPI étant également aux aguets pour les crimes commis par la rébellion dont il a réclamé la paternité.