L’affaire Guillaume Soro cristallise actuellement la sphère politique ivoirienne. L’ancien président de l’Assemblée nationale est dans le viseur de la justice de son pays. Il lui est reproché d’avoir tenté de déstabiliser le régime d’Alassane Ouattara et d’avoir détourné des deniers publics. Le président de Générations et peuples solidaires (GPS) est même sous la menace d’un mandat d’arrêt international et certains de ses proches sont emprisonnés. Mais la pression s’accentue sur le pouvoir d’Abidjan pour l’abandon de ces poursuites, notamment avec la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP). L’Union des socio-démocrates (USD), un parti politique de l’opposition, vient de durcir le ton contre les dirigeants ivoiriens.
L’USD en soutien à Guillaume Soro
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a intimé l’ordre au gouvernement ivoirien de surseoir aux poursuites judiciaires engagées contre Guillaume Soro et certains de ses proches détenus dans des prisons du pays.
Mais visiblement, Alassane Ouattara ne semble pas disposé à se soumettre à la décision de la CADHP. Le député de Ferké, en exil en Europe, devrait être jugé par contumace le mardi 28 avril 2020.
Dans un communiqué dont copie nous est parvenue, l’Union des socio-démocrates (USD) hausse le ton contre le gouvernement ivoirien. Ce parti d’opposition fait savoir que les arrestations des soroistes se sont « opérées sous de fallacieux prétextes ».
Tout en saluant la décision de la cour d’Arusha, les socio-démocrates soutiennent que cette décision est un « désaveu cinglant et cuisant pour Alassane Ouattara et le RHDP-unifié ».
Par ailleurs, l’USD « félicite notamment, les juges de cette institution qui, en disant le droit et rien que le droit, démontrent chaque jour, leur capacité à permettre aux institutions multilatérales africaines, de se revêtir d’une incontestable crédibilité ».
Elle note également que malgré l’arrêt de la CADHP, le « gouvernement ivoirien a clairement exprimé sa décision d’ignorer l’injonction à lui faite par la Cour africaine, en maintenant le mandat d’arrêt contre Soro Guillaume, ainsi que les autres mesures privatives de liberté à l’encontre des membres du GPS ».
L’USD n’a pas manqué de tirer à boulets rouges sur l’actuel pouvoir « aux pratiques autoritaires, brutales et anticonstitutionnelles ».