Faisant fi de l’ordonnance de la Cour africaine, la justice ivoirienne a décidé d’ouvrir le procès de Guillaume Soro devant le tribunal correctionnel, ce mardi 28 avril 2020. Mais les avocats de l’ancien chef du Parlement ivoirien se sont une fois de plus élevés pour interpeller directement le Président de la République.
Guillaume Soro, ses avocats maintiennent la pression
Guillaume Soro est visé par un mandat d’arrêt international pour « tentative de déstabilisation, détournement de deniers publics, recel et blanchiment de capitaux ». Pour ces chefs d’accusation, l’ancien Président de l’Assemblée nationale ivoirienne comparaitra, ce mardi 28 avril 2020, devant le tribunal correctionnel d’Abidjan-Plateau.
Et pourtant, dans une ordonnance rendue six jours plus tôt, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) avait appelé les autorités ivoiriennes à suspendre les poursuites contre Soro et à mettre en liberté ses compagnons de Générations et peuples solidaires (GPS).
Me Affoussiata Bamba Lamine et les autres avocats de Soro sont à nouveau montés au créneau pour interpeller le Président Alassane Ouattara sur la stricte application de l’ordonnance de la Cour d’Arusha. Dans une note, dont copie nous est parvenue, la défense du député de Ferkessédougou demande au chef de l’État ivoirien de « s’assurer de l’application des dispositions de l’ordonnance de la CADHP du 22 avril 2020, dans les meilleurs délais et au plus tard le 22 mai 2020 ».
Selon ces avocats, l’ordonnance de la Cour africaine « se traduit par la suspension de toute procédure ouverte à l’encontre de Monsieur Guillaume Kigbafori SORO, y compris l’audience devant se tenir le mardi 28 avril 2020, ainsi que toutes celles qui pourraient concerner ses proches; la suspension du mandat d’arrêt émis contre Monsieur Guillaume Kigbafori SORO ; la remise en liberté de nos mandants arbitrairement détenus ».
Notons que la Lidho, l’APDH et bien d’autres ONG de droits de l’homme ont également appelé les autorités ivoiriennes à se conformer à la décision de la CADHP. Et pourtant, Sidi Touré, porte-parole du gouvernement, avait déclaré : « Le Gouvernement n’a pas de commentaire à faire sur cette décision. Les procédures internes restent en cours. »
Qui remportera donc ce bras de fer qui est engagé ?