Surfant sur la décision de la Cour africaine des droits de l’homme prononcée le 22 avril dernier, les avocats de Guillaume Soro, ont invité le président Alassane Ouattara à respecter ses engagements internationaux.
Justice : Les avocats de Guillaume Soro maintiennent la pression sur Ouattara
Guillaume Soro comparaîtra ce mardi 28 avril 2020, devant le tribunal correctionnel d’Abidjan Plateau. Le président de GPS sera jugé pour sa responsabilité « présumée » dans une affaire de blanchiment et de recel de fonds publics.
Cette audience correctionnelle, faut-il le souligner, intervient dans un contexte de tension persistante entre les avocats de Guillaume Soro et la partie ivoirienne, relativement à l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme, rendu le 22 avril dernier.
Lequel arrêt demande la suspension du mandat d’arrêt émis contre Guillaume Soro, ainsi que la remise en liberté provisoire de 18 de ses compagnons « arbitrairement » détenus dans des prisons ivoiriennes.
L’institution judiciaire panafricaine avait également recommandé dans son arrêt, l’observation du « statu-quo ante».
Cela se traduit, selon ses avocats, « par la suspension de toute procédure ouverte à l’encontre de Monsieur Guillaume Kigbafori Soro, y compris l’audience devant se tenir (ce) mardi 28 avril 2020, ainsi que toutes celles qui pourraient concerner ses proches; la suspension du mandat d’arrêt émis contre Monsieur Guillaume Kigbafori Soro ; la remise en liberté de nos mandants arbitrairement détenus ».
Une décision qui semble difficile à appliquer pour la partie ivoirienne puisque la justice a maintenu l’audience à l’encontre du député de Ferké, en dépit des recommandations de la Cour africaine.
«Refuser d’exécuter la décision de la CADHP reviendrait à mépriser la primauté des traités et à méconnaître l’autorité des décisions de cette Cour, qui s’imposent à l’État de Côte d’Ivoire au titre de ses engagements internationaux », a prévenu Me Affoussy Bamba.
«Cela signifierait également que les mesures coercitives émises contre nos mandants puissent être maintenues, en violation de leurs droits fondamentaux et au mépris de toute règle de droit », a dénoncé l’avocate.
Le Collectif des Avocats de Guillaume Soro exhorte donc le président Alassane Ouattara à s’impliquer personnellement dans l’application de l’arrêt de cette juridiction internationale, et ce dans les meilleurs délais, soit au plus tard le 22 mai prochain, comme recommandé par la Cour.