Sauf changement de dernière minute, Guillaume Soro sera jugé le mardi 28 avril 2020 par la justice ivoirienne. Il est accusé d’avoir voulu déstabiliser le pouvoir d’Alassane Ouattara et aussi d’avoir détourné des deniers publics. Les autorités ivoiriennes entendent le juger malgré le communiqué de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) intimant l’ordre au gouvernement ivoirien de surseoir aux poursuites judiciaires contre l’ex-président de l’Assemblée nationale. Des anciens membres de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) ont pris position dans cette bataille opposant le député de Ferké et ses anciens alliés.
Guerre Ouattara – Soro, des anciens de la FESCI parlent
Il y a bien longtemps que les relations entre Guillaume Soro et Alassane Ouattara ne sont plus au beau fixe. Les deux hommes qui n’hésitaient pas à dévoiler leur solide alliance en public, ont fini par devenir de véritables ennemis.
L’ancien président de l’Assemblée nationale a ouvertement refusé de rejoindre le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti unifié tant souhaité par le président ivoirien.
Son refus d’intégrer ce nouveau parti lui a coûté son poste de chef de l’hémicycle ivoirien le 8 février 2019. Guillaume Soro a libéré le « tabouret » et a annoncé son désir de conquérir le pouvoir d’Etat. L’homme fort de Générations et peuples solidaires (GPS) s’est mis à dos son ancien mentor.
Après un long séjour hors de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro n’a pu regagner son pays et est désormais sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis le 23 décembre 2019. Le pouvoir d’Alassane Ouattara soutient que l’homme a voulu renverser le régime en place.
Saisie par les avocats du mis en cause, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a ordonné au gouvernement ivoirien de suspendre ses poursuites judiciaires contre Guillaume Soro ainsi que certains de ses compagnons détenus en prison. Mais Alassane Ouattara compte bien faire juger son « fils égaré » le mardi 28 avril 2020.
Pour l’UNAFESCI (Union des anciens de la FESCI), « la situation politique nationale a pris une tournure très délicate cette semaine avec la décision demandant à la justice ivoirienne de mettre fin aux poursuites judiciaires contre le Camarade Soro Guillaume et la relaxe, sous trente jours, de ses collaborateurs détenus depuis le 23 décembre 2019 ».
L’organisation dirigée par Martial Ahipeaud, sans vouloir entrer « dans des considérations que ce soit », appelle à la « retenue et la mesure dans l’interprétation » de l’arrêt de la CADHP.
Les anciens fescistes ont cru bon de demander à Alassane Ouattara de « tenir compte de l’aspiration du peuple ivoirien à la paix et à l’Etat de droit pour aller dans le sens de l’apaisement et du dialogue.