Poursuivi par le pouvoir d’Abidjan, Guillaume Soro sera jugé par contumace le mardi 28 avril 2020. L’ancien président de l’Assemblée nationale est accusé par la justice ivoirienne de tentative de déstabilisation de l’Etat et détournement de deniers publics. Bien avant le procès du leader des soroistes, ses partisans et les Gbagbo ou rien (GOR) sont en profond désaccord.
Guillaume Soro divise Gors et soroistes
Mercredi 22 avril 2020, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a intimé l’ordre au régime d’Alassane Ouattara de surseoir à ses poursuites judiciaires contre Guillaume Soro et certains de ses lieutenants.
En effet, il faut rappeler que les autorités ivoiriennes ont lancé un mandat d’arrêt international contre l’ex-président de l’Assemblée nationale. Il lui est reproché d’avoir tenté de déstabiliser le régime du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), mais aussi d’avoir détourné des deniers publics.
Alors qu’il avait prévu de rentrer en Côte d’Ivoire, après plusieurs mois d’absence, le fondateur de Générations et peuples solidaires (GPS) s’est heurté à une vive opposition du pouvoir d’Abidjan le 23 décembre 2019.
Un mandat d’arrêt lui a été brandi et certains de ses compagons, dont Alain Lobognon, Koné Tehfour, Soro Kanigui, Koné Souleymane Kamaraté dit Soul To Soul, ont été arrêtés.
Les partisans de Guillaume Soro ont cru que la décision de la cour d’Arusha viendrait mettre un terme à ce feuilleton judiciaire dans lequel est embarqué leur mentor. Que nenni ! La justice ivoirienne a décidé de juger l’ancien secrétaire général de la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) le mardi 28 avril 2020.
Selon El Hadj Mamadou Traoré, fidèle du président de GPS, avant la comparution de M. Soro devant la justice ivoirienne, les Gbagbo ou rien (GOR) et les proches du natif de Kofiplé s’attaquent.
« Depuis un certain moment, précisément depuis que la Cour africaine des droits de l’homme a ordonné à l’Etat de Côte d’Ivoire de suspendre ses mandats contre Guillaume Soro et ses hommes en prison, j’assiste à une levée de boucliers entre certains partisans de Laurent Gbagbo et certains partisans de Guillaume Soro », a-t-il révélé sur sa page Facebook.
Selon lui, les inconditionnels du fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) « reprochent à Guillaume Soro de n’avoir pas defendu le cas des prisonniers pro-Gbagbo incarcérés depuis 2011 ». Ces propos n’ont pas été du gout des soroistes qui ont immédiatement apporté la réplique.
Mamadou Traoré a préféré appeler les deux camps à s’unir contre le pouvoir RHDP, surtout à quelques mois de la présidentielle.