Les avocats de l’Etat ivoirien, ont réagi à la décision de la Cour africaine, ordonnant la suspension du mandat d’arrêt émis contre Guillaume Soro et la levée des mandats de dépôt, décernés contre 18 de ses proches.
« Affaire Soro »: Les avocats de l’Etat ivoirien s’en remettent au président Ouattara
«Cette décision est un coup d’épée dans l’eau. En réalité, elle va se définir en un simple rhume qu’on va soigner avec de l’eau chaude, une tisane (…) », ont réagi les avocats de l’Etat ivoirien, vendredi 24 avril 2020, lors d’une conférence de presse relative à la décision de la Cour africaine des droits de l’homme.
Dans son arrêt, l’institution judiciaire panafricaine ordonnait la suspension du mandat d’arrêt international émis par la justice ivoirienne contre Guillaume Soro, ancien chef du Parlement et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle.
Cette ordonnance de la Cour basée à Arusha en Tanzanie, faut-il le souligner, touche également les députés Alain Lobognon, Soro Kanigui, Loukimane Kamara et 15 autres proches du président de GPS, détenus dans les prisons ivoiriennes.
Une décision que les avocats de l’Etat ivoirien, qualifient d’incompréhensible. Pour eux, il appartient à l’État d’apprécier son exécution.
« Il ne nous appartient pas de décider en lieu et place de la Côte d’Ivoire (…) L’exécution relève d’un organe politique. Ce qui voudra dire que l’exécution des décisions de la Cour relève d’une initiative politique. Il appartient à l’État souverain d’apprécier et de se déterminer ainsi qu’il avisera », a réagi Me Abdoulaye Ben Méité, à la question de savoir si l’Etat ivoirien se conformera à l’exécution ou non de l’arrêt de la Cour africaine.
Toutefois, ne manque-t-il pas de rappeler, la procédure en interne visant Guillaume Soro et ses proches, suivra son cours.
D’ailleurs, fait-il savoir, le président de GPS, comparaîtra par contumace le mardi 28 avril 2020, devant le tribunal de première instance d’Abidjan, dans l’affaire relative au détournement et recel de fonds publics dont-il est soupçonné.
Une affaire judiciaire qui, selon les avocats de l’Etat de Côte d’Ivoire, n’est nullement influencée par l’arrêt de la Cadhp, qui ne concerne que les mandats.