La Cour africaine a ordonné la suspension des poursuites contre Guillaume Soro et ses proches. Mais du côté du pouvoir d’Abidjan, l’application de cette décision n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour.
Le pouvoir d’Abidjan maintient les poursuites contre Soro
22 avril 2020, la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a rendu un arrêt dans lequel elle appelle les autorités ivoiriennes à suspendre les poursuites contre Guillaume Soro et ses compagnons de Générations et peuples solidaires.
Cette juridiction a par ailleurs demandé la mise en liberté les Soroïstes, notamment Alain Lobognon, Kanigui Soro, ainsi que 17 autres détenus.
La mise en oeuvre de cette décision de la CADHP n’est cependant pas à l’ordre du jour, du moins, pas pour l’instant, du côté d’Abidjan. Sidi Tiémoko Touré, porte-parole du Gouvernement, a en effet produit une note d’information, au lendemain de la décision de la Cour africaine, dans laquelle il donne la position du pouvoir d’Abidjan.
« Le Gouvernement n’a pas de commentaire à faire sur cette décision. Ce qu’il faut toutefois relever, c’est que les procédures engagées par la Justice ivoirienne restent en cours », s’est-il voulu formel.
La Cour d’Arusha, faut-il le rappeler, a accordé le délai d’un mois à la Côte d’Ivoire pour lui produire un rapport de la mise en œuvre de sa décision.
Les autorités ivoiriennes ont donc jusqu’au 22 mai pour faire ce rapport sur l’application des décisions en faveur de l’ancien Président de l’Assemblée nationale et ses proches. À moins que d’autres recours juridiques ne viennent tout remettre en cause.
Notons cependant que « le procureur de la République a…décidé de juger Monsieur Soro Kigbafori Guillaume dans le dossier de sa résidence de Marcory le 28 avril 2020 », apprend-on de Me Soro Brahima, avocat de Soro.
Candidat à la Présientielle 2020 et exilé à Paris, le retour en Côte d’Ivoire du Député de Ferkessédougou n’est donc pour l’instant pas à l’ordre du jour.