La CADHP a appelé les autorités ivoiriennes à suspendre les poursuites contre Soro Guillaume et ses proches. Cette décision de la Cour africaine intervient moins de deux semaines après que les avocats du président de GPS ont publié la saisine des juridictions internationales.
Soro Guillaume, une remise en selle par la Cour africaine ?
Soro Guillaume est exilé à Paris après son retour manqué en Côte d’Ivoire, le 23 décembre 2019. Le retour en Côte d’Ivoire de l’ancien Président de l’Assemblée nationale n’était, jusque-là, pas à l’ordre du jour, car la justice ivoirienne avait émis un mandat d’arrêt international contre lui.
Son projet de rentrer au pays pour lancer sa campagne a donc été rangé au placard. Du moins, pour l’instant. Maîtres Affoussiata Bamba Lamine, William BOURDON, Emmanuel DAOUD, Charles CONSIGNY et Robin BINSARD, avocats de Guillaume Kigbafori Soro ont donc saisi des juridictions internationales afin de « de mettre fin à ces persécutions politiques ».
Au nombre des procédures initiées, les conseils du président de GPS, Générations et peuples solidaires, ont évoqué « la saisine, aux côtés de nos confrères ivoiriens, membres du collectif de défense, de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) ».
Cette annonce a été faite par l’ancienne ministre de la Communication, le 7 avril dernier. Le 22 avril 2020, c’est-à-dire deux semaines après cette annonce, la Cour africaine vient de rendre une décision demandant aux autorités ivoiriennes de suspendre les poursuites contre Soro et ses proches.
Cette décision intervient à six mois de l’élection présidentielle de 2020. Candidat déclaré à ce scrutin, cette décision viendra-t-elle remettre en selle Guillaume Soro ? Si une réponse affirmative à cette interrogation est envisageable, il faut toutefois attendre que la justice ivoirienne applique effectivement cette décision.
Notons à rebours que d’autres dossiers ivoiriens, notamment celle de la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) et la condamnation de Charles Blé Goudé en Côte d’Ivoire, sont jusque-là pendants devant la Cour africaine et les décisions de la Cour sont toujours attendues.