Me Soro Brahima, membre du collectif d’Avocats en charge de la défense de Guillaume Soro, a, à la suite de ses homologues de l’Etat de Côte d’Ivoire, réagi vendredi 24 avril 2020, à la décision de la Cour africaine des droits de l’homme, ordonnant à la justice ivoirienne, la suspension du mandat d’arrêt émis à l’encontre de l’ancien chef du Parlement.
Guillaume Soro: Ses avocats maintiennent la pression sur l’Etat ivoirien
«Dans tout Etat qui se veut sérieux et respectueux de ses engagements internationaux, il n’y a pas d’autre solution que d’appliquer intégralement cette décision de la Cour africaine », a laissé entendre M. Soro Brahima.
Le mercredi 22 avril 2020, les juges de la Cour africaine des droits de l’homme décidaient à l’unanimité, de mesures contraignantes à l’encontre de l’Etat ivoirien, dans l’affaire l’opposant à M. Soro et ses proches.
L’institution judiciaire panafricaine a en effet ordonné à l’Etat de Côte d’Ivoire la suspension du mandat d’arrêt international visant le président de GPS, mais également la mise en liberté provisoire des députés Alain Lobognon, Soro Kanigui, Camara Loukimane et de 15 autres proches « arbitrairement » détenus.
En réaction à cette décision, l’Etat ivoirien, par la voix de son porte-parole, Sidi Tiémoko Touré, avait indiqué n’avoir « aucun commentaire à faire», indiquant que la procédure interne contre Guillaume Soro et ses compagnons, restait en cours.
Une sortie perçue comme un refus de la partie ivoirienne, de se conformer à la décision de la Cour africaine, pourtant jugée « insusceptible de recours » et d’« exécution dans l’immédiat » par le camp Soro.
«Il ne s’agit pas d’un bras de fer. Il s’agit d’être un Etat poli, respectueux, digne et non de montrer à la face du monde que nous ne respectons pas nos engagements », a asséné Me Raoul Gohi Bi.
Et Me Soro Brahima de revenir à la charge : « En l’état, il n’y a rien du point de vue du droit qui autoriserait l’Etat de Côte d’Ivoire à ne pas appliquer cette décision ».
«De mon point de vue, l’Etat de Côte d’Ivoire est actuellement dans l’émotion et le moment de l’émotion passera et ils se rendront compte qu’ils n’ont qu’un seul choix », a-t-il ajouté.
Lors de leur conférence de presse, les avocats de l’Etat de Côte d’Ivoire ont qualifié d’incompréhensible cette décision de la Cour africaine qui, pour eux, «est un coup d’épée dans l’eau».