Alors que le Burkina Faso est confronté à une double crise contée le terrorisme et le coronavirus, des militaires burkinabè ont été épinglés dans une affaire d’exaction dans le nord. L’ONG HRW, qui rapporte les faits, exige des enquêtes.
Des militaires burkinabè dans le viseur de HRW
Le pays des hommes intègres est dans la tourmente ces dernières années. La maladie à coronavirus a en effet fait 565 personnes infectées, dont 321 patients guéris et 36 à la date du 19 avril 2020. Les autorités burkinabè sont donc à pied d’oeuvre pour venir à bout de cette pandémie qui décime à l’échelle planétaire. Avant l’arrivée de cette pneumonie virale, le Burkina Faso était déjà confronté à une menace terroriste qui a plongé le septentrion burkinabè dans une autre psychose.
C’est dans une telle situation que Human Rights Watch vient de faire une découverte macabre dans la localité de Djibo, au nord du Faso. À en croire RFI, qui rapporte des propos des témoins sur place, des civils de cette localité ont en effet été arrêtés puis placés dans des convois militaires, le 9 avril, entre 10h et 13h30.
Quelques heures plus tard, 31 de ces civils interpellés ont été retrouvés, les yeux bandés, les mains liées et criblées de balles, dans un charnier. « Des corps déchiquetés par des rafales au point d’être méconnaissables », rapportent certains témoins.
Human Rights Watch, l’ONG internationale qui met l’affaire à nu, appelle le Président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré et les autorités du Faso à « ouvrir une enquête impartiale » et à tenir « les responsables pour comptables de leurs actes, quel que soit leur rang ».
L’affaire est donc pendante devant le tribunal burkinabè, depuis le 10 avril, afin de l’instruire pour en savoir les tenants et les aboutissants.