À l’issue du Conseil des ministres du mercredi 8 avril 2020, le gouvernement ivoirien a adopté l’ordonnance portant révision du Code électoral qui contient des « innovations majeures », selon Sidi Touré Tiémoko. Pour El Hadj Mamadou Traoré , proche de Guillaume Soro, au regard de la pandémie de la maladie à coronavirus, les autorités ivoiriennes auraient pu surseoir à une telle démarche. Il n’a pas manqué d’exprimer sa colère via les réseaux sociaux.
Mamadou Traoré tacle Ouattara à propos du Code électoral
Mercredi 8 avril 2020, évoquant la « situation exceptionnelle liée à la pandémie du covid-19 et des mesures contraignantes nécessitées par l’impératif de riposte nationale qui rendent difficile la tenue des réunions parlementaires », Sidi Touré Tiémoko a annoncé que le Conseil des ministres a adopté l’ordonnance portant révision du Code électoral.
Le nouveau code instaure l’instauration du parrainage citoyen, le relèvement du niveau de cautionnement à 50 millions de francs CFA pour l’élection présidentielle, la suppression de la référence aux « intérêts économiques sociaux », remplacée par des critères tels que le domicile, la résidence et le lieu d’inscription au rôle des contributions et au lieu d’immatriculation des Ivoiriens à l’étranger.
Pour El Hadj Mamadou Traoré, cette démarche des autorités ivoiriennes est inopportune. « Lorsque nous portons des critiques sur la gestion du pouvoir, nombreux sont les mendiants du Restaurant qui nous demandent de mettre balle à terre au nom de la communauté de lutte contre le coronavirus », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Cependant, poursuit-il, les partisans d’ Alassane Ouattara « sont silencieux lorsque leur gourou prend des ordonnances, pendant cette période de crise, pour édicter un code électoral ».
L’ancien directeur de l’INFS (Institut national de formation sociale) estime que pendant que les Ivoiriens sont en train de lutter contre la mort et que les partisans d’Alassane Ouattara demandent au soroistes de taire leurs critiques, le chef de l’Etat et ses proches « préparent tranquillement leur passage en force en octobre 2020 ».
Il faut noter qu’Alassane Ouattara a décidé de ne pas briguer un 3e mandat présidentiel en 2020. Le chef de file du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a porté son choix sur son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly pour lui succéder.