Jean Bonin, cadre du Front populaire ivoirien (FPI), ne tarit pas d’éloges à l’endroit de l’actuel chef de l’ Etat ivoirien, Alassane Ouattara, depuis l’annonce de ce dernier de ne pas briguer un troisième mandat. Son admiration pour le président du RHDP s’est d’autant plus accrue après que ce dernier a officiellement passé le flambeau à Amadou Gon Coulibaly, son plus fidèle collaborateur, pour la course à la présidentielle, ainsi que le message qui a précédé son action. Dans la contribution ci-dessous, le cadre de la tendance Pascal Affi N’guessan du FPI ne cache pas son rêve de voir une confrontation à la prochaine élection présidentielle entre son mentor Affi et Amadou Gon, au second tour de cette élection.
Ci-dessous l’intégralité de la contribution de Jean Bonin, cadre du FPI
La 1 ère fois, vous le savez déjà, c’était lorsque, après avoir longtemps laissé planer un doute sur sa candidature, il a à la surprise générale décidé de ne pas briguer un 3e mandat.
Cette fois-ci j’ai été impressionné par la capacité de l’homme à prendre de la hauteur quand, hier, il a rassemblé toute sa famille politique en vue de solennellement passer le flambeau du RHDP au meilleur d’entre eux ; A. Gon Coulibaly.
De son allocution lors ce cette cérémonie, je retiens cette phrase : »J’ai présidé, ce jeudi 12 mars 2020, une réunion du Conseil Politique du RHDP au cours de laquelle le Premier Ministre Amadou GON Coulibaly a été désigné comme candidat de notre parti à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Je sais qu’il réussira parce que nous serons rassemblés et je serai à ses côtés pour l’accompagner dans cette noble mission ».
Le mot clé c’est “nous serons rassemblés et je serai à ses côtés pour l’accompagner…”. J’en suis tout ému. Surtout quand, à 7 mois de la présidentielle d’octobre prochain, j’observe, impuissant, l’incapacité de certains parmi nous à transcender leur égo, leur frustration et leurs ressentiments.
Quand je regarde la désignation de Gon, sous les yeux presque admiratifs de Mabri Toikeusse et de Hamed Bakayoko, je ne peux qu’être sublimé, voire jaloux, par la discipline quasi martiale qui règne au sein du RHDP, parti dans lequel les cadres donnent aujourd’hui une leçon de réalisme politique à toute la classe politique ivoirienne et particulièrement à une opposition encore majoritaire dans l’émotion inhibitrice et dans des initiatives politiques dont l’infécondité le dispute à leur vacuité.
Il apparaît clairement que Ouattara se battra « jusqu’au bout » pour son poulain car c’est sa meilleure chance de conserver le pouvoir d’État, de sauvegarder ses intérêts politiques et de perpétuer de son œuvre. J’apprécie cette leçon de réalisme et de maturité politique à sa juste valeur, d’autant que dans les principaux partis d’opposition une démarche aussi élémentaire semble être un rêve inenvisageable.
Quel gâchis ! Personnellement, j’ai beaucoup d’admiration pour Gon car j’aime les hommes brillants et travailleurs. Il n’a peut-être pas le charisme et les pas de danse endiablés de certains au RHDP mais indiscutablement il a l’étoffe d’un homme d’État.
Tout comme le président Affi N’guessan Gon représente la génération intermédiaire entre celle des Bédié, Ouattara et Gbagbo et celle des Mabri, Hambak, Billon, Tanoh et… Jean Bonin. Pour ma part, il est important de ne pas sauter la chaîne des générations. C’est une question de culture et de vision.
Je rêve donc d’une confrontation, à la loyale, entre deux brillants technocrates qui, a n’en point douter, élèveront le niveau du débat dans le bourbier politique ivoirien lors de la campagne présidentielle. J’espère vivre assez longtemps pour voir, au 2e tour de la présidentielle, le débat télévisé qui opposera le président Affi au 1er ministre Gon.
Dans tous les cas, quel que soit celui qui en sortira vainqueur ce sera la Côte d’Ivoire qui gagnera. Si le président Affi n’est pas au 2e tour, ce que j’envisage difficilement, Gon Coulibaly doit savoir que, sauf si une alliance au sein de l’opposition m’y engage, ma voix et celle de ma famille biologique ne sont d’avance acquises à aucun candidat et surtout pas à un prochain nonagénaire.
Je suis pour la nouvelle génération, celle pour qui les idées priment sur la personne. Celle pour qui le messager ne sera jamais plus important que le message
Ainsi ai-je parlé ».
Jean Bonin
Juriste
Citoyen ivoirien