La modification annoncée de la Constitution par Alassane Ouattara est diversement accueillie au sein de la population ivoirienne. La manifestation de soutien organisée par des femmes à Abobo contraste avec celle d’activistes arrêtés à Yopougon.
Constitution, la pomme de discorde entre Ivoiriens
Discourant devant le Congrès, le 5 mars dernier, Alassane Ouattara a annoncé sa volonté « ferme et irréversible » de ne pas briguer un mandat présidentiel supplémentaire en prenant sa retraite politique définitive.
Le président ivoirien a toutefois précisé son intention de modifier certains articles de la Constitution afin de favoriser l’accession à la Magistrature suprême d’une jeune génération.
Ce retrait annoncé du Président Ouattara a créé une vive émotion dans l’amphithéâtre de la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, lieu du Congrès, avant de se répandre comme une trainée de poudre dans les milieux proches du pouvoir.
En début de semaine, des femmes d’Abobo sont massivement sorties devant la Mairie de leur commune pour une manifestation de soutien au Président Alassane Ouattara.
« Merci Ado, 9 ans de paix, de sécurité et de développement », « On veut Ado pour toujours », « Oui pour un troisième mandat ! » pouvait-on lire sur les différentes pancartes.
Cette manifestation a été encadrée par les forces de l’ordre et s’est achevée dans le calme.
Cependant à Yopougon, les activistes qui ont manifesté, ce mercredi 11 mars, contre une révision de la Constitution sans l’avis du peuple, ont été arrêtés par la police. Rassemblés aux abords de la Pharmacie Siporex, ces manifestants de l’organisation citoyenne « Tournons la page » (TLP), distribuaient des tracts aux passants lors qu’ils ont fait objet d’interpellation.
Cette différence de traitement entre les pro et anti-Constitution a aussitôt suscité de nombreuses indignations sur les réseaux sociaux.
Même s’ils ont été libérés un peu plus tard dans la soirée, certains observateurs sont allés jusqu’à dénoncer des pratiques anti-démocratiques et le deux poids deux mesures du gouvernement ivoirien.