Le RHDP unifié est déterminé à conserver le pouvoir d’Etat à l’issue de la Présidentielle de 2020. Les maîtres artificiers du parti au pouvoir ne cessent donc de peaufiner leur stratégie pour dompter l’opposition au moment opportun.
Report de la désignation du candidat du RHDP à la Présidentielle
A propos de l’élection présidentielle de 2020, les hauts responsables du RHDP, Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, ne cessent de déclarer : « C’est bouclé, c’est géré. »
Mais à y voir de près, le parti au pouvoir redoute quelque peu l’opposition qui ne part vraisemblablement pas en victime résignée à ces élections.
Le PDCI d’Henri Konan Bédié est au labo pour se trouver le candidat à même de remporter le scrutin présidentiel. Le Front populaire ivoirien (FPI) a entamé sa réunification avec la récente rencontre entre Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan à Bruxelles.
Guillaume Soro, ancien allié de taille du régime d’Abidjan, a pris ses distances avec le camp présidentiel, et s’est déclaré candidat à l’élection présidentielle de 2020.
Certains cadres du RHDP ne cachent d’ailleurs pas la menace que constitue l’ancien chef rebelle à leur pouvoir, d’autant plus qu’il risque de lutter l’électorat du nord avec le parti au pouvoir.
Face à toutes ces menaces, le RHDP a donc changé de fusil d’épaule pour surprendre ses adversaires. Annoncé en grande pompe pour février 2020, le conseil politique devant se réunir pour donner la date de la Convention pour la désignation du candidat du parti présidentiel n’a jusque-là pas pu se tenir.
Cette réunion a d’ailleurs été rangée aux calendes grecques. En sus, après la rencontre entre le président Ouattara et le clergé ivoirien, la question de la révision de la Constitution, la réforme de la CEI, l’adoption du Code électoral et bien d’autres questions relatives au processus électoral sont devenues de véritables casse-têtes.
« En politique, celui qui dégaine le premier est un homme mort », dit l’adage. Le RHDP unifié, dans sa stratégie, voudrait vraisemblablement faire sienne cette maxime et attendre de voir les potentiels candidats de l’opposition avant de déclarer le sien.
Même si tout porte à croire qu’Alassane Ouattara entend faire la passe à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, il ne faut cependant pas placer la charrue avant les bœufs. Car le chef de l’Etat continue de maintenir le suspense à propos de sa volonté de se présenter pour un 3e mandat.
Il avait d’ailleurs indiqué que sa décision sera officialisée fin juillet, c’est-à-dire seulement trois mois avant le scrutin. Le Président Ouattara avait annoncé en novembre dernier, lors de sa visite d’Etat dans le Hambol, qu’il se porterait candidat si ses adversaires de 2010, Bédié et Gbagbo, l’étaient.
Pour se mettre donc à l’abri de toute surprise, les cadres du RHDP n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour financer l’établissement de la CNI pour les populations qui leur sont favorables afin de s’assurer d’une victoire dès le premier tour.