Expulsée de la Côte d’Ivoire le lundi 2 décembre 2019, Nathalie Yamb, accusée de mener des « activités incompatibles avec l’intérêt national », s’est établie en Suisse. Farouche opposante au régime d’Alassane Ouattara, la conseillère exécutive de Mamadou Koulibaly vient de sortir les griffes contre Amadou Gon Coulibaly, le Premier ministre ivoirien.
Nathalie Yamb et Gon Coulibaly, le ton monte
Conseillère exécutive de Mamadou Koulibaly, Nathalie Yamb ne se prive pas de plaisir pour s’attaquer ouvertement à la gouvernance d’Alassane Ouattara. Très active sur les réseaux sociaux, cette figure de LIDER (Liberté et démocratie pour la République), parti politique d’opposition, surnommée la « dame de Sotchi » depuis son intervention au sommet Russie-Afrique, en octobre 2019, porte des critiques très virulentes contre l’actuel régime.
En septembre 2019, Nathalie Yamb avait sévèrement repris Amadou Gon Coulibaly quand celui-ci, via son compte Twitter, a demandé aux ministres ivoiriens d’être « régulièrement sur le terrain ». « Il est important d’expliquer aux citoyens les mesures prises pour développer chaque région de la Côte d’Ivoire », avait-il ajouté. Il n’en fallait pas plus pour susciter la réaction de Nathalie Yamb.
L’opposante a répondu en affirmant que le rôle du gouvernement, « c’est de gérer efficacement une administration pour que les conditions de vie des populations s’améliorent. Sans voler, détourner, gaspiller ». Quelques mois après, la collaboratrice de Mamadou Koulibaly remet le couvert en apportant une autre réplique au Premier ministre ivoirien.
En effet, le dimanche 1er mars 2020, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République lançait un appel à travers les réseaux sociaux pour « des élections présidentielles apaisées ». Pour lui, « les intérêts personnels des uns et des autres ne doivent pas porter préjudice au pays », car « ces dernières années, la Côte d’Ivoire a progressé dans tous les domaines ».
Et là encore, Nathalie Yamb a apporté une cinglante réponse au chef du gouvernement. « Quand on est au pouvoir, on ne lance pas des appels penchés pour des élections apaisées. On met en place le cadre d’élections apaisées, et ON NE TOUCHE PAS À LA CONSTITUTION, même si on sait qu’on ne va pas gagner. C’est ça qu’on appelle démocratie, comme à Genève ou à Londres », a-t-elle écrit sur Twitter.