L’affaire des 30 milliards FCFA octroyés par la Banque Mondiale à la Côte d’Ivoire pour la confection des cartes nationales d’identité (CNI), continue de susciter des réactions.
CNI: Le Gouvernement coincé, des Députés veulent voir clair dans les 30 milliards FCFA de la Banque Mondiale
Les enrôlements pour l’établissement des nouvelles CNI, ont démarré dans plusieurs localités en Côte d’Ivoire. Malgré les recommandations des partis politiques de l’opposition demandant la gratuité de l’opération, le gouvernement, lui, a opté pour le paiement de la somme de 5000 fcfa par requérant.
C’est dans ce contexte que l’on apprend que suite à une convention signée avec la Banque Mondiale en 2015, la Côte d’Ivoire a bénéficié d’un financement de 50 millions de dollars américains, soit environ 30 milliards de francs CFA, pour la mise en place d’un système harmonisé d’identification biométrique et biographique des personnes vivant sur son territoire, via un Registre national des personnes physiques (RNPP).
Selon cette convention, l’opération devait débuter en 2016 et s’achever en 2020, avec l’attribution à chaque habitant de la Côte d’Ivoire d’un Numéro National d’Identification (NNI) et l’édition de Cartes nationales d’identité biométrique.
L’opérateur belge Semlex avait d’ailleurs signé, à cet effet, une convention avec l’Etat ivoirien afin de produire les Cartes nationales d’identité, qui seront délivrées au terme du processus.
C’est pourquoi, le groupe parlementaire Rassemblement s’étonne que malgré le financement obtenu de la Banque Mondiale, le Gouvernement ivoirien maintienne sa décision de faire supporter les frais d’édition et de production de la CNI aux populations, pour un coût total estimé à 13.000 F CFA par pièce, selon les experts de la Banque Mondiale.
Pour voir clair sur l’utilisation des fonds alloués par la Banque Mondiale à cette opération, le groupe parlementaire Rassemblement envisage de saisir le Président de l’Assemblée nationale pour solliciter la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur l’utilisation des fonds mis à la disposition du Gouvernement par la Banque Mondiale.
« Le groupe parlementaire Rassemblement reste mobilisé au côté du peuple ivoirien pour obtenir la gratuité de la Carte nationale d’identité pour tous les citoyens, sans distinction et sans discrimination », comme indiqué dans son communiqué du 1er mars 2020 signé du député Issiaka Fofana.